Sans Neal Cassady, il n’y aurait pas de Kerouac. Fils de clochard hyperactif surdoué charismatique, marginal accro aux femmes, aux hommes, à la vitesse et aux mots, il est le Dean Moriarty de « Sur la route » : son héros, mais aussi son ciment, son inspirateur, sa raison d’être littéraire.
Muse virile et sexy en diable de la Beat Generation, ce drôle d’oiseau était, de l’aveu même de Kerouac et de Ginsberg, le véritable artiste de la bande. Il ne laissa pourtant aucune œuvre si ce n’est la série de lettres qu’il envoya tout au long de sa courte vie à ses femmes (il en eut plusieurs et parfois en même temps) et à ses amis. Elles paraissent pour la première fois en français aux éditions Finitude. Les lire, c’est entendre le beat qui a laissé son empreinte sur tout un pan de la littérature américaine : ce rythme scandé, sans ponctuation, tout en digressions et improvisations jazzy. Une logorrhée poétique dénuée d’inhibitions où Neal dit tout et le dit beau.