Photographe atypique, Marie-Françoise Plissart pose toujours son objectif là où on ne l’attend pas. Grande voyageuse, elle a parcouru les cinq continents pour capter la grandeur et la majesté des mers. Au cours de ses périples, elle est souvent tombée en arrêt devant des arbres exceptionnels qu’elle a parfois photographiés. Des mers et des arbres. Aqua Arbor. Une exposition apaisante et revitalisante. Au Botanique.
La photo du Parc de Bruxelles rassemble un plan d’eau et des arbres. Les bords du bassin comme ligne d’horizon. Agençant ses images avec la précision d’une mosaïste du quatrocento, elle fait coïncider la cime et son reflet, une nuit qui est presque un jour. Cette photo est née d’une commande pour la station de métro Parc. J’ai voulu faire un lien avec ce qu’il y a en surface. On voit tout le parc, le palais de Justice comme le Parlement dans la même image, avec aussi des gens qui parlent le soir de fête de la musique. Ce qui me plait beaucoup, c’est comment on peut voir de l’extraordinaire à sa porte.
On est au cap Blanc-Nez au mois d’avril, en période de nidification des mouettes. On en voit une qui a des brindilles dans son bec. Ce qui me plait aussi, c’est que je peux surplomber les oiseaux puisque je suis sur une falaise alors que normalement ce sont les oiseaux qui se trouvent au-dessus. On peut aussi commencer à raconter une toute autre histoire puisqu’un oiseau a une tête coupée. On voit des oiseaux qui disparaissent et puis on a un cargo qui s’évanouit au loin, un petit bateau à voile, ainsi qu’un couple qui se sépare sous l’horizon et qui se retrouve au-dessus de l’horizon.
Je voulais absolument photographier une tempête. J’ai des amis qui habitent en Bretagne dont l’un est capitaine de bateau et sait très bien lire la météo. Un weekend, il m’a fait venir. C’était assez dangereux. J’ai plusieurs fois failli me faire emporter par une vague. Faire les prises de vue, c’était très chouette, mais se pencher sur les tirages pour assembler les éléments, c’est passionnant. C’est une drogue. Je commençais à huit heures du soir et ça pouvait me mener jusqu’à 5 heures du matin, je ne savais pas m’arrêter.
C’est un arbre immense, presque un arbre monde. Et cet arbre n’est pas au milieu de nulle part. Il est au milieu d’un village. Dans beaucoup de ses photos d’arbres, Marie-Francoise Plissart regarde aussi les hommes et leurs relations avec les arbres. Cette image est intitulée La fabrique de l’arbre. Et que fabrique ce colosse sinon des racines et surtout des relations. C’est en Chine. Je vois ces arbres que je trouve extraordinaires. Les chinois qu’on rencontre sont extrêmement accueillants, ils sont en train de préparer un mariage. C’était formidable de se trouver là.