Dans sa première B.D., l’Américain Jeremy Bastian avait convoqué des filles avec des mitraillettes pour affronter des loups-garous et des zombies. Pas convaincu, il a fouillé le grenier de son imaginaire pour en exhumer des histoires de pirates et de fantasques créatures marines. Pour leur donner vie, il délaisse le rythme bondissant des comics d’action et trouve une inspiration nouvelle dans l’univers foisonnant des gravures de Gustave Doré.
Pavillons noirs
Apollonia, la fille du gouverneur du Port Elisabeth en Jamaïque s’ennuie. Quand elle croise le chemin d’une mystérieuse jeune fille, une fine lame audacieuse et redoutable, son imagination s’emballe. Délaissant la gamine boudeuse, le récit prend la mer avec la jeune orpheline bien décidée à retrouver son père, un des cinq capitaines qui cinglent sous pavillon noir sur les mers d’Omerta, des flots inconnus qui ne sont répertoriés sur aucune carte.
Cabinet de curiosités
Virtuose du dessin, Bastian nous embarque pour un voyage extraordinaire de l’autre côté du miroir marin où l’on croise d’improbables créatures, espadons querelleurs et dragons as du canon. Fouettées par les embruns, les planches ressemblent à des cabinets de curiosités regorgeant de détails et d’objets de provenance inconnue que l’auteur prend plaisir à accumuler, bien décidé à ne pas rassasier son public à la première lecture mais bien à l’inciter à revenir pour y pêcher d’autres trésors.
La fille maudite du Capitaine Pirate de Jeremy A. Bastian, La Cerise, 120 pages NB, 19 €