Le livre est un des meilleurs cadeaux à (s’) offrir! C’est tout l’opposé du prêt à consommer, car on y revient tant et plus. Que choisir entre le livre de recettes de Salvador Dali, les photos de Julius Shulman sur l’architecture moderniste en Californie du Sud, une plongée dans le studio et les œuvres de Olafur Eliasson et un retour en images et en texte vers l’âge d’or du cirque américain? Une sélection subjective de quelques-unes des plus belles et récentes publications des Editions Taschen
Des repas où il y a autant à voir qu’à manger. Et une création artistico gastronomique qui ne fait que confirmer que l’estomac est bien un deuxième cerveau. Des architectures devenues icônes d’une époque révolue. Vingt années de création d’un artiste hors norme qui nous fait dialoguer avec l’environnement. Un certain âge d’or du cirque où la démesure, l’excentricité, l’exotisme et l’exploit créaient le plus incroyable des divertissements. Quatre beaux livres édités par Taschen, quatre aventures visuelles à vivre.
On ne mange plus de diplodocus sans doute. Les viandes fossiles sont tout de même au menu du livre de recettes de Salvador Dali. Passé cette introduction très dalinienne, le génial catalan nous laisse le choix entre des noix d’agneaux aux poivrons, saignante la noix et grillés les poivrons. Vous pouvez aussi opter pour un pâté de quatre viandes accompagné de son aillade au vermouth ou encore d’un fritto misto en crépine. La friture ici n’est pas de fruits de mer, mais au lapin, poulet, oie et agneau. Enveloppés de crépine, les morceaux de viande sont cuits au four, pendant une heure. Doucement. Sans laisser noircir le beurre.
À Palm Springs, il fait toujours beau. En ce vendredi après-midi, Elle s’enquiert auprès de son mari si tout est prévu pour la réception du soir à laquelle sont invités l’une ou l’autre célébrité de Hollywood. L’autre femme, ne pense à rien. Elle savoure simplement le moment et la quiétude qui ne durera pas. Epicentre du modernisme cool, le désert californien a attiré comme un aimant une belle brochette d’architectes européens qui y voyaient la scène idéale pour mettre en espace leurs envies de modernité. Collaborateur de Le Corbusier, le suisse Albert Frey a commencé à construire aux États-Unis en 1930. En 1941, il s’offre sa maison personnelle. Unité de trois pièces au départ, elle s’agrandit par étapes, d’une zone de séjour, piscine et solarium et pergola.
Un soleil à l’intérieur pour tous. La nuit comme le jour. En 2003, Olafur Eliasson installe son Weather Project dans le grand hall de la Tate Modern à Londres. Un écran semi circulaire était suspendu à 7,70 m du mur du fond. Rétro-éclairé par près de 200 ampoules et grâce à un film miroir, il donnait l’impression d’un soleil perçant la brume d’un brouillard artificiel. Baignant tous dans une chaude lumière orangée, les gens allongés sur le sol pourraient être les victimes d’un cataclysme, comme les nouveaux-nés d’un monde à venir. Mais pour ceux qui participaient à l’œuvre in situ, la perception modifiait leur environnement en même temps qu’elle en était le produit.
Bienvenue sous le plus grand chapiteau du monde. L’âge d’or du cirque américain était aussi celui de la démesure. Une ville ambulante, un chapiteau pouvant accueillir jusqu’à 14.000 spectateurs qui n’avaient pas assez de leurs deux yeux pour admirer les artistes qui évoluaient sur les trois pistes. À l’époque, qui était celle d’avant la télévision, le cirque était la promesse du merveilleux, de l’étrange, de l’exotisme et du danger à deux pas de chez soi. Les grands directeurs de cirque qui étaient aussi de grands businessmen savaient comment attirer le public et créer l’illusion.