Parce qu’il consomme à lui seul 1% de la production mondiale de coton pour ses meubles et textiles, Ikea a décidé d’en rendre la filière plus durable. Objectif : réduire la consommation d’eau et de produits chimiques tout en améliorant les conditions de vie des cultivateurs. En Inde, plus de 300.000 fermiers sont déjà concernés. Reportage in the cotton fields par Philippe Berkenbaum.Episode #1.
De près ou de loin, 60 millions d’Indiens sont impliqués dans le travail du coton, qui représente l’une des principales ressources du sous-continent. Et l’un de ses principaux biens d’exportation, comme matière première ou comme produit fini. Certains l’appellent « l’or blanc de l’Inde ». Mais c’est de l’or qui coûte cher à la terre et à ses habitants. La culture de cette fibre exige d’énormes quantités d’eau, de pesticides et de fertilisants, d’où un impact très négatif sur l’environnement et la santé humaine regrette le WWF en Inde. D’autant que le coton est souvent cultivé dans des régions où l’eau est rare et donc sous pression.
Le cotonen chiffres
Fort de sa collaboration avec le WWF sur la protection des forêts dans le monde, Ikea s’est associé avec cette ONG incontestable et d’autres pour cofonder le programme international Better Cotton Initiative, qui vise à transformer le marché du coton pour le rendre plus durable. Deux projets pilotes ont été lancés par les trois partenaires dès 2005 en Inde et au Pakistan pour diffuser les bonnes pratiques du BCI auprès des agriculteurs, avec l’aide d’ONG locales actives sur le terrain. En Inde, la première année, 47 cultivateurs ont été impliqués. Ils sont aujourd’hui plus de 300.000 (chiffres BCI). Et selon les données du WWF pour 2014, l’utilisation de pesticides à diminué de 49%, celle d’engrais de 26%, celle d’eau de 9% alors que la production augmentait, elle, de 25,5%.
BCIMode d'emploi
Avec ses 3000 habitants, Wakhari est un petit village à l’échelle du pays et de l’Etat du Maharashtra, le deuxième plus peuplé d’Inde avec une population estimée à 112 millions de personnes. Il est situé dans le district de Jalna, près de la grande ville d’Aurangabad. Ici, tout le monde ou presque est agriculteur – même l’instituteur Sandeep Salcharam, qui nous guide dans un dédale de ruelles sous les yeux étonnés des villageois peu habitués à voir défiler des étrangers. Il nous conduit dans une petite maison où nous rejoignons une vingtaine de fermiers assis à même le sol de terre battue. Tous ont adopté le programme BCI, les uns depuis 2011, d’autres tout récemment.
IKEA?Connais pas!