Le photographe et réalisateur belge David Carette raconte une histoire en 7 scènes. La sienne, celle des autres, celle d'un hôtel célèbre de la capitale bruxelloise. Des personnages forts, soigneusement mis en scène, selon un scénario secret à décrypter. Fidèles à ses dessins, sensibles et précis. Révélés ici en exclusivité, et commentés par l'artiste. Comme une confidence de l'aube, Ciao Amigo
Cette femme malgré ou à cause de son statut social, semble perdue, seule. Elle est accompagnée, chaperonnée par cette femme de chambre, et pourtant elle semble isolée, seule dans sa tristesse teintée d’agacement. Sa bonne, elle, ne semble même pas exister. Et pourtant, elle, elle se tient droite.
Cinquième image de l’histoire, de la série de 7 images. Cette femme de chambre était, dans la première image, à la sortie du lit avec un client. Ici on la retrouve au nouveau avec un homme, dans une posture intime. Cette fois, elle est beaucoup plus tendre, humaine. Son attitude, sa personnalité, son langage corporel est aux antipodes de ceux de la première image. Pourtant rien n’est clair. Est-elle amoureuse de ce joueur de piano à moitié gitan. Là aussi, il y a un fort contraste. Elle semble avoir couché avec un client fortuné, tout en réservant ses sentiments pour l’artiste. Ou pas. Rien n’est dit clairement. Peut-être n’est-elle finalement amoureuse de personne ? Le thème pour moi est : l’illusion amoureuse. L’ambivalence, la manipulation, la perte. La douceur du bourreau.
J’ai adoré la personnalité de Pauline Jaquart . Et j’ai donc voulu faire son portrait. Elle semble dure et libre dans la vie. J’ai donc essayé de retranscrire cela à l’image, en accord avec le thème de la série.Cette femme de chambre semble loin dans sa tête, déjà partie, ou en train de réfléchir, de faire son choix. Elle plus, elle fume dans une chambre et a même enfilé un manteau, sans doute celui d’une cliente. Forte, intense et libre.
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