Chaque semaine, Anouk Van Gestel repère le meilleur des sorties littéraires, relie les genres, réveille les classiques oubliés, partage ses trouvailles insolites et ses rencontres d’auteurs, d’ici ou d’ailleurs.
Le chant du Cygne
L’histoire en trois lignes
Un homme qui ironise sur le féminisme ? Casse-gueule par les temps qui ‘wokent’. Difficile de rire de tout, alors on prend des précautions oratoires, on cache ses pensées derrière une façade politiquement correcte. Jim, lui, y est allé franco, ne craignant ni l’opprobre des féministes, ni les éructations des « vieux mâles en fin de course ». En 56 planches grinçant, d’un humour salvateur, il titille les deux camps. Contradictions féministes vs certitudes machos. Clichés sur le féminisme vs revendications des ultras-féministes. Jubilatoire !
L’extrait
Pourquoi vous ne le lâcherez pas
Si vous aimez le second degré, voire le 56, filez chez votre libraire. Jim, auteur de bandes dessinées connu et reconnu – une centaine d’albums publiés, des livres et un film -, est un fin observateur du couple qu’il analyse pour mieux le croquer à travers le prisme de l’ironie. Le chant du Cygne a été proposé à 24 éditeurs, frileux, qui l’ont refusé. Le 25e sera enthousiaste. Prêt à prendre le risque. Alors, merci les éditions Anspach, petite maison d’édition belge audacieuse, d’avoir permis sa publication. Chaque bulle est à savourer et l’objet est beau. Le procédé narratif utilisé est celui de l’itération iconique. En BD, c’est une même case reproduite tout au long de la planche. Seul le texte change, et les perspectives. L’effet est surprenant, fascinant et la subtile mise en couleur par la coloriste Delphine ajoute fraîcheur et relief.
Le chant du cygne, Jim, Anspach Editions, 14 €