Amour(s)
au boson

Dans le spectacle Amour(s), les comédiens Florence Hebbelynck, Nicolas Poels et Céline Peret font revivre les Lettres à ma mère de l’écrivain Paul Léautaud, adaptées et mises en scène par Bruno Emsens au théâtre le boson.

AMOUR(S), c’est l’histoire de Paul Léautaud, un homme profondément libre et aimant. Il a été abandonné par sa mère à 8 jours. Avec un père absent, il s’émancipe seul: il a grandi comme une herbe sauvage et en a développé une liberté de penser, explique Bruno Emsens, le metteur en scène. Après 20 ans d’absence, Paul retrouve sa mère, comme une inconnue à ses yeux. C’est alors une histoire d’amour hors du commun qui naît, comme une bombe à retardement. Un amour de mère à fils mais aussi d’homme à femme. Beau et tragique.

Échanges à fleur de peau

Paul, exprime son amour refoulé depuis tant d’années à sa mère, Jeanne. À travers une série de lettres, ils échangent leurs pensées les plus intimes et tentent de rattraper le temps perdu. J’ai imaginé les protagonistes adresser leurs lettres directement l’un à l’autre, dans une forme très spéciale de dialogue : on peut alors voir dans le même instant l’intention et l’émotion de celui qui écrit/dit la lettre et son impact sur celui ou celle qui lit/écoute la lettre.

Dans cet espace-temps réduit, le spectateur se mêle aux pensées des protagonistes. Les mots sont forts, les lettres sont denses, l’ambiance à fleur de peau. Le public, dans la petite salle du boson, est au plus près des émotions intimes de Paul et de Jeanne, incarnés par Nicolas Poels et Florence Hebbelynck. Avec un débit de parole tantôt intense tantôt lent, un choix des mots juste et des réactions tendres puis volcaniques, on monte et on descend dans un ascenseur émotionnel.

Quand les mots fâchent

Paul, plein de bonne volonté et amoureux de sa mère, n’est pas rancunier. Il décide d’oublier le passé pour vivre intensément l’instant présent avec la femme qu’il admire le plus. Pourtant, l’encre qu’il fait couler, de manière trop impulsive, blesse Jeanne. Ces flots de paroles, joyeuses et parfois piquantes dévoilent des liens familiaux compliqués entre Jeanne, sa mère et son fils. Des non-dits qui pèsent et des actions que l’on regrette. C’est une histoire de liens qui relient et qui entravent, qui tissent un amour véritable, entremêlant attachement indestructible et liberté absolue.

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