La sculptrice Anne De Mol nous ouvre les portes de son atelier: émotions en voie de poésie.
Ce que j’aime dans mon travail de sculptrice, c’est comprendre le déroulement des mouvements du corps humain, c’est choisir et capter des attitudes et capturer l’instant du geste. Et c’est restituer et partager ces moments d’émotions. La mise en espace et le cadrage de l’oeuvre sont pour moi des étapes très importantes.
Pour qu’une oeuvre existe, il faut qu’elle soit solidaire de son socle. De là ma fascination pour les chorégraphies et les mises en scène de Trisha Brown. De là mon intérêt pour les recherches photographiques de Edward Muybridge.
Mon atelier, c’est mon antre, où je travaille seule, en silence ou en musique, cela dépend de mon humeur. De toute façon, quand il crée, quand l’inspiration est là, l’artiste a, en lui, une musique intérieure. Le bâtiment où se trouve mon atelier est un ancien hôtel du début du XX siècle réaménagé par la commune en petits appartements et puis en ateliers d’artistes.
On y croise maintenant des graveurs, des peintres… des sculpteurs. Il est situé à Watermael Boitsfort, non loin de la Place Rik Wouters où Rik Wauters et Nel, son épouse et sa muse, ont vécu. J’adore l’atmosphère qui se dégage des sculptures de Rik Wauters. Je suis très touchée par la douceur et la vivacité de sa patte de sculpteur. J’aurais aimé les rencontrer.
J’ai le désir de réaliser une série de grands personnages en mouvement. Pour cela, je revisite mes carnets de croquis accumulés depuis plusieurs années et je redécouvre mes figures en argile, amassées dans leurs alcôves. Autant de modèles pris sur le vif, autant de personnalités différentes, donc de gestes et d’attitudes intéressantes.