Dans cet album, David Sala développe une maîtrise parfaite des outils de la bande dessinée. Parfois son approche narrative se fait presque cinématographique notamment dans la maîtrise du temps. Certaines cases sonnent comme des silences. Dans les cadrages, il y a, c’est vrai, un regard cinématographique, mais je dois faire avec les outils de la bande dessinée. Je n’ai pas de plan séquence, je ne peux pas laisser tourner la caméra. Au cinéma, le spectateur on lui impose un temps. Dans une BD, le lecteur peut rester une ou quinze secondes sur une case. C’est une donnée à prendre en compte et à transformer. Pour faire ressentir ce temps qui passe et cette solitude de Monsieur B., il a fallu que j’invente mes outils narratifs.