Dans leur BD L’âge d’or, Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil racontent une fable de pouvoir et de désir dans un moyen-âge épique au graphisme somptueux
Saga
Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil bouclent leur magistrale saga L’âge d’or. Pour situer les choses à ceux qui n’auraient pas encore ouvert le premier tome de cette fable moyenâgeuse épique et politique, elle raconte la quête du pouvoir et de la liberté individuelle et collective. Dans les campagnes, le peuple plie l’échine sous les exigences de leur seigneur et maître mais depuis la Péninsule du sud bruissent les rumeurs d’insurrections et d’un éden retrouvé. Mais surtout dans un mystérieux livre incandescent appelé L’âge d’or qui a le pouvoir de guider les hommes vers une vie meilleure.
Conflit de pouvoir
C’est l’hiver, la princesse Tilda et ses hommes assiègent le château où se retranche son frère Edvald qui s’était emparé du trône à la mort du vieux roi. C’est une guerre d’usure où chacun reste sur ses positions où les flèches mortelles pleuvent depuis les remparts.
Dans cette histoire de conflit de pouvoir résonne de nombreuses thématiques l’aveuglement de la guerre, le féminisme ou la lutte des classes. Tout cela traité dans un esprit aventure épique, avec aussi quelques petites touches d’humour.
Livre d’heure
Mais c’est sans doute au niveau graphique que cette BD atteint des sommets.
Le dessin somptueux et les couleurs raffinées, entre les miniatures des livres d’heure, la tapisserie de Bayeux et les décors de la belle au bois dormant version Disney privilégie les doubles pages où l’action progresse de gauche à droite sur un même décor. Les mouvements qui emportent les armées et les paysages, courbent les arbres et cambrent les chevaux, rassemblent les hampes des lances comme des mikados.
Quand s’apaisent les fracas des armes et l’échauffement des egos, le temps est venu d’ouvrir un livre.
L’âge d’or, volume 2, Cyril Pedrosa, Roxanne Moreil, Editions Dupuis, collection Air libre, 232 pages couleur, 32 euros