The Wanton Bishops, c'est du blues, du vrai, avec des guitares, un look, de l'harmonica et une identité moyen-orientale revendiquée. Sur scène, le groupe libanais impressionne par son énergie, sa rock'n'roll attitude et sa musique quelque part entre le Moyen-Orient et les États-Unis. Rencontre avec Nader Mansour et Salim Naffah, le duo de guitaristes qui mène la danse.
Pour leur tournée qui a débuté il y a déjà quelques mois, Salim et Nader sont accompagnés de musiciens français : Karim Bouazza à la batterie et Arthur Camion à la basse. Sous le management de Klakson dans les pays francophones, le groupe a déjà enflammé le Canada et l’ Europe avec le tube éponyme de leur album « Sleep With the Lights On ».
Bandeson
Histoire d’un mix
Quand des Libanais se mettent à jouer du blues, musique américaine par excellence, on s’attend à une réinterprétation ethnique des guitares. Au Liban, tout le monde est « culturally confused ». Ce pays a toujours été le centre du monde, mais il est trop petit pour prétendre défendre seulement sa propre culture. Alors, tout le monde voyage et découvre le monde, tout en gardant des racines très intenses et enrichissantes. Nous avons la chance de transposer cette confusion dans la musique et cela nous plaît beaucoup, raconte Nader. Baignés depuis leur enfance dans la world musique asiatique, africaine, indienne, les deux comparses promettent des sons plus assumés, tout droit sortis de ces influences pour leur prochain album. Tout se rejoint au Moyen-Orient, la musique turque, égyptienne, toutes les musiques des pays qui nous entourent, ajoute-t-il, fier de sa culture métissée.
Look& rock'n'roll
On stage
Un groupe, c’est un son de studio retranscrit sur un album, à écouter partout, de la voiture au salon. Mais The Wanton Bishops, c’est bien plus qu’un premier album bluffant de références comme Jon Spencer ou Black Rebel Motorcycle Club. Sur scène, c’est une énergie débordante, sensuelle qui transporte le public vers des sonorités blues, rock’n’roll et des rythmes endiablés. Le set est clair, précis, empli d’une fougue ultra bluesy. Le charme est absolu, Nader Mansour sort son harmonica et interprète ses compositions avec une attitude presque mystique, relevée par son look : colliers, bagues, foulards indiens et tatouages. Le son est sublime, l’image classy du groupe renforce les tonalités rock et le tout donne un moment exquis durant lequel les nombreux fans semblent émerveillés.
Cinéma, cinéma…
Alors que Nader Mansour se destinait à une carrière dans la haute finance, après des études à Paris, Salim Naffah entre dans une école de cinéma. Je suis fan de la Nouvelle Vague et du cinéma français, ça influence sans doutes ma présence sur scène et la manière dont je me déplace, explique-t-il. Nader Mansour, lui, reste attaché viscéralement à la musique. Quand il faut faire fonctionner son cerveau pour comprendre l’art, je décroche. Je fais de la musique parce que c’est pour moi un art premier, c’est ce que je fais et qui me touche. Sinon, je suis fan de littérature américaine, notamment la culture Beatnik, et la Californie.
Et ça tombe bien… The Wanton Bishops rentrera en studio à Los Angeles à la fin de l’année pour enregistrer un nouvel album, tourné vers plus de sonorités surf music, psychédéliques mais toujours en gardant les même racines blues. Une sortie courant 2016 est prévue. D’ici là, The Wanton Bishops sera en concert à Paris, au Mama Event Festival, le jeudi 15 octobre 2015.
Remi DesclauxPhotographe
Le photographe
Les photos prises lors du concert de The Wanton Bishops à Paris fin juillet 2015 sont l’oeuvre d’un photographe français de talent, Remi Desclaux. Habitué de concerts, il partage sa vie professionnelle de photographe free-lance entre un poste d’assistant avec des grands photographes comme Jean-Baptiste Mondino et des projets plus personnels, dans des milieux comme la musique, les sports de glisse et les motos.