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Petit Prince
Petit Prince, Les Plus beaux Matins (c) Pain Surprise

CD
Les caresses de l’aube
de Petit Prince

Gilles Bechet -

Avec son premier album, Les Plus beaux Matins,le multi-instrumentiste Eliott Diener, alias Petit Prince, signe une luxuriante symphonie pop, mélodique en diable qui chante les petits bonheurs de quotidien et les moments de solitude nocturne.

 

 

Tout commence avec un léger vibrato par une invitation à nous glisser dans le cotonneux monde des rêves. Des cœurs cotonneux nous susurrent Endors Toi en ouverture d’une chanson de pop chatoyante qui est comme la caresse confortable d’un feu de cheminée en un pluvieux soir d’automne. La chanson s’écoule jusqu’au petit matin et ses chants d’oiseaux.
Les Plus Beaux Matins est le premier album de Eliott Diener, alias Petit Prince, musicien et co-fondateur du label Pain Surprises. Une maison indépendante qui regorge d’artistes à l’électro positive et chamallow comme Jacques, Salut C’est Cool ou Miel de Montagne.

Cocooning bisounours

Maintenant qu’on est bien réveillé, Petit Prince nous fait partager les joies des plaisirs simples du quotidien dans Tendresse canapé. Rester à la maison pour faire couler un bain, se masser le dos et s’allumer plein de bougies pour nos soirées au lit. Une vision d’un cocooning bisounours que Petit Prince assume. Dans cet album, j’avais envie de raconter des choses simples de mon quotidien. Mon père qui est psychiatre me disait souvent qu’il est important de se rendre compte de tous ces petits moments où l’on se sent bien et où on est content. C’est important pour moi de dire j’aime ma mère, j’aime ma copine, je suis bien avec elle à la maison et j’ai un chien qui me rend heureux. Et j’ai essayé d’y trouver une forme de poésie et de le mettre en chanson.

Luxuriant tapis sonore

Fan de musique, Petit Prince se sent dans son home studio comme une poisson dans l’eau. S’il a souvent tendance à remplir des dizaines et des dizaines de pistes en partant d’une base mélodique toute simple : batterie, synthé-basse et voix, il rajoute des couches et des instruments pour construire un luxuriant tapis sonore tout en parvenant à maintenir la clarté et la force mélodique de ses chansons. Les Plus Beaux Matins réussit à sonner actuel, sans pour autant cacher ses références à la musique des années 70. C’est Christophe qui rencontre Tame Impala, les Beatles et les Flaming Lips.

Chérir ces moments de solitude

Dans le rêve éveillé des plus beaux matins, la musique apparaît comme un refuge, une bulle à part pour lutter contre les angoisses de la nuit.  J’ai fait beaucoup d’insomnies et plutôt que de le vivre comme une souffrance, je me suis dit :  Bon je vais profiter de ces moments où je me réveille et où finalement je suis tout seul. On est dans un monde parallèle où notre cerveau peut s’emballer à force de se poser des questions. Puis, quand le jour se lève, tout se recale et on redevient très vite cartésien. J’ai voulu un peu chérir ces moments de solitude nocturne où me venaient pas mal d’idées. Je me levais en essayant de ne pas réveiller ma copine, j’allais dans le dressing où je m’enfermais et j’enregistrais des petites idées, de mélodie, de voix, de paroles.

Constat d’impuissance

Dans cette succession de chansons qui coulent l’une dans l’autre comme une petite symphonie pop, JSP, pour Je ne sais pas, surprend par son effet de réel et son constat d’impuissance face à un quotidien qui peut aussi être source de frustrations et de d’anxiété. Paradoxalement, c’est aussi une des chansons les plus accrocheuses de l’album.  C’est la première fois où je suis entré en studio, sachant exactement ce que je voulais faire. J’avais les trois accords à jouer au piano, j’avais le pattern de batterie et la mélodie vocale. C’est comme si on m’avait donné la partition et que je n’avais plus qu’à l’enregistrer.

On a repris tout à zéro

Si la musique de Petit Prince est le résultat d’un travail d’orfèvre en studio, elle prend un autre dimension en concert comme on peut le voir dans la très belle session enregistrée pour la Blogothèque dans l’écrin fantasque du château de Groussay.  On a un peu repris tout à zéro comme si c’était des partitions et on a tout réarrangé dans une approche beaucoup plus simple. Je suis un passionné de la période Woodstock. Mes émotions musicales les plus fortes, c’est en concert, que je les ai ressenties, avec juste des gens qui jouaient directement de leur instrument.

 

CD Les Plus Beaux Matins, Petit Prince, CD Pain Surprise, 11 titres, 38 minutes

En concert, le 15 septembre aux Nuits Botanique avant Requin Chagrin et Nicolas Testa.