Médor n’est pas un chien.
Médor est un ‘mook’ trimestriel 100% belge et indépendant, fondé par 19 journalistes en coopérative, dont Colin Delfosse. Le magazine construit l’information, et met un point d’honneur à rétribuer correctement ses auteurs, Peu de pub, quelques coopérateurs et déjà quelques 2.700 abonnés. Au sein de Médor, Colin est en charge de l’iconographie. Il choisit les photos et illustrations qui illustrent les articles du magazine. C’est lui également qui propose le sujet du portfolio de 14 pages consacré à un sujet documentaire, au sens large, inédit – non publié en Belgique francophone – et réalisé en Belgique.
Pour moi, c’est un réel plaisir de travailler en équipe, puisque le travail du photographe est assez solitaire. J’aime le débat sur la photo avec les journalistes. Il y a aussi le sentiment de participer au renouvellement de la presse belge qui est assez excitant. Le choix délibéré d’un magazine papier plutôt que web c’est pour inciter les lecteurs à lever le nez de l’écran, donner le temps de la réflexion, aussi. Bien sûr je rêve d’un magazine dédié uniquement à la photo, mais c’est infaisable en Belgique. Il n’y a pas assez de public. Je sélectionne le portfolio évidemment d’abord pour la qualité du photographe ! Viennent ensuite les critères journalistiques et une vision long terme. On essaie de privilégier les sujets réalisés en binôme photographe/journaliste. Les propositions sont débattues en comité de rédaction, avec le pilote et copilote du numéro, et l’équipe de journalistes.
Pour le numéro 2, à l’initiative de Colin, Médor a mis la main sur plusieurs centaines de photos inédites du mouvement rexiste, créé par Léon Degrelle. La colorisation de ces clichés amène une perspective contemporaine sur l’époque qu’ils relatent. Le portfolio est appuyé par un article de fond qui replace le mouvement rexiste dans son contexte.