Chaque semaine, Anouk Van Gestel repère le meilleur des sorties littéraires, relie les genres, réveille les classiques oubliés, partage ses trouvailles insolites et ses rencontres d’auteurs, d’ici ou d’ailleurs.
Vous avez aimé
Les sociétés matriarcales, Heide Goettner-Abendroth.
Vous serez éblouis par Les Matriarches
Plusieurs mots existent pour décrire les communautés gérées et structurées par les femmes : matrifocales, matrilocales, matrilinéaires, avunculat, … avec un point de convergence : la place centrale de la mère au sein de la communauté. Chacune de ces communautés a ses règles, sa façon de transmettre, de fêter, de partager, de prendre des décisions, de s’aimer. Nadia Ferroukhi partage avec nous sa plongée dans un univers de traditions féminines où l’homme a aussi toute sa place.
L’extrait
Sans doute en va-t-il ainsi parce qu’elles savent par-dessus tout que leur société repose sur le juste équilibre, sur une vision cyclique de la vie comme de la nature dont elles font partie au même titre que les hommes. Car il existe une constante dans tous les groupes que j’ai rencontrés au cours de ces longues années de travail photographique : par l’exercice de leur pouvoir, les femmes prennent grand soin de garder ce juste équilibre en intégrant les hommes sans jamais les dominer.
Entre les lignes
Durant dix ans, la photo-journaliste Nadia Ferroukhi a sillonné la planète à la rencontre des dernières communautés matrilinéaires. Des Mosos chinoises aux Bijagos de la Guinée Bissau en passant par les Ouessantines bretonnes et les Navajos, sa caméra a capté une façon de vivre qui place la femme au centre de la société, tout en respectant les hommes. Des images fortes, belles, émouvantes qui prouvent, – et c’est toujours d’une brûlante actualité,-, que les sociétés égalitaires, solidaires et non discriminantes, sont celles où la paix règne en maître. Un système juste et équilibré où la violence est méprisée. Un livre au message fort avec des images qui font voyager et réfléchir … un très beau cadeau à placer sous le sapin.
Les Matriarches, Nadia Ferroukhi, Albin Michel éditions, 35 €