Chaque semaine, Anouk Van Gestel repère le meilleur des sorties littéraires, relie les genres, réveille les classiques oubliés, partage ses trouvailles insolites et ses rencontres d’auteurs, d’ici ou d’ailleurs.
Rentrée littéraire de septembre
Pas moins de 521 romans composent la rentrée littéraire de cet automne 2021. Il y a des pépites, du bon, du moins bon et les best-sellers attendus. J’en ai déjà lu deux, mais repéré cinq qui vont rapidement atterrir dans ma PAL (pile à lire et source de ravissement).
Premier sang
Une rentrée littéraire de septembre, sans un Amélie Nothomb ? Impensable. Pour être honnête, j’ai une relation ambivalente avec les romans d’Amélie. Il y a ceux qui m’ont éblouie, comme Hygiène de l’assassin et ceux qui m’ont déçue, comme Cosmétique de l’ennemi. Les premières critiques sont très élogieuses. On parle de succès total. Je file me le procurer et je vous en dirai plus la semaine prochaine.
Le pitch : Sous la forme d’un conte, Amélie Nothomb raconte la vie de Patrick, son père, doux enfant angélique qui, jeune adulte, devra se confronter à la mort. Un magnifique hommage à la figure paternelle mais aussi à un héros de l’ombre, diplomate à la carrière hors norme.
Premier sang, Amélie Nothomb, Albin Michel éditions, 17,90 €.
Juste un passage au JT
Le pitch : Ce qui ne devait être qu’un bref passage au JT a, pour Marius Gilbert, eu des répercussions importantes sur sa vie. De chercheur brillant oeuvrant dans l’ombre, il s’est retrouvé pris dans l’engrenage de la sur-médiatisation. Dans cet ouvrage, il donne un éclairage clair et objectif sur ce qu’il vient (et nous aussi) de vivre ces 18 derniers mois. « Durant des mois, plongé dans la tempête dans laquelle se mêleront science en mouvement, hyper-médiatisation et pouvoir politique, avec d’autres, j’ai essayé de tenir un cap. Celui de comprendre ce qui nous arrive, de le partager avec tous en des termes simples mais sans en trahir la complexité, de dire ce que l’on sait et ce que l’on ignore, et de le faire sans verser dans l’alarmisme ni banaliser les drames. Ce livre rassemble les notes et réflexions qui m’ont accompagné, à l’heure où la fin de cette crise se fait toujours attendre. »
Juste un passage au JT, Marius Gilbert, Luc Pire Editions, 19,90 €
Au printemps des monstres
Le pitch : Mai 1964. Parti faire un tour dans son quartier parisien en fin d’après-midi, Luc Taron, onze ans, est retrouvé assassiné dans une forêt de banlieue le lendemain matin. Un fait divers, une histoire vraie, comme on dit. Mais pour Philippe Jaenada, l’histoire n’est pas aussi simple : Luc Taron a été assassiné sans raison apparente. Pendant plus d’un mois, un enragé inonde les médias et la police de lettres de revendication démentes, signées « L’Étrangleur » ; il adresse même aux parents de l’enfant, horrifiés, des mots ignobles, diaboliques, cruels. Il est enfin arrêté. C’est un jeune homme banal, un infirmier. Il avoue le meurtre, il est incarcéré et mis à l’écart de la société pour le reste de sa vie. Fin de l’histoire. Mais bien sûr, si c’était aussi simple, je n’aurais pas passé quatre ans à écrire ce gros machin (je ne suis pas fou). Dans cette société naissante qui deviendra la nôtre, tout est trouble, tout est factice. Tout le monde truque, ment, triche. Sauf une femme, un point de lumière. Et ce qu’on savait se confirme : les pervers, les fous, les odieux, les monstres ne sont pas souvent ceux qu’on désigne.
Au printemps des monstres, Philippe Jaenada, Mialet-Barrault Editions, 23 €.
Réinventer l’amour
Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles
Le pitch : Mona Cholet a fait sensation avec ses deux précédents ouvrages Beauté Fatale et Sorcières. Dans ce nouvel essai, l’autrice aborde les relations amoureuses hétérosexuelles sous le prisme du patriarcat : « Au cœur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d’infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d’elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social subi par chacun, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l’abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. »
Réinventer l’amour, Mona Cholet, Zones Editions, en librairies le 16 septembre 2021.
Écris-moi vite et longuement,
Le pitch : des lettres inédites de Françoise Sagan ! C’est le cadeau que nous offrent les Editions Stock pour cette rentrée. La parution d’une correspondance qui fait revivre Françoise Sagan, jeune fille de 20 ans en pleine ascension littéraire suite au succès de « Bonjour Tristesse ». Elle écrit à son amie d’enfance Véronique Campion. Des lettres joyeuses, mutines, adorables, qui font déjà résonner la « petite musique » de tous les livres à venir. Une publication inédite qui donne à voir une nouvelle facette de l’écrivaine.
Ecris-moi vite et lentement, Françoise Sagan, Stock Editions, en librairies le 29 septembre