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Le manuel du dessin spontané à l’usage des adultes, Serge Goldwicht, Editions EME, 142 pages
Le manuel du dessin spontané à l’usage des adultes, Serge Goldwicht, Editions EME, 142 pages
Le manuel du dessin spontané à l’usage des adultes, Serge Goldwicht, Editions EME, 142 pages,15,50 €

Livre
Dessins spontanés
le manuel

Gilles Bechet -

Pratiquer le dessin spontané, c’est retrouver sa pulsion graphique, c’est prendre plaisir à découvrir ce qui émerge sur la feuille blanche. C’est aussi une forme de méditation douce qui nous connecte avec notre moi intime. Serge Goldwicht, peintre, plasticien, qui depuis douze ans anime des ateliers de dessin spontané vient de publier un manuel qui nous donne quelques clés pour aborder cette méthode d’expression étonnante.

 

Ah non, mais moi je ne sais pas dessiner. Ça, ce ne sont que des griboutchas, ce n’est pas du Rembrandt quand même !  

Quand on aborde la pratique du dessin, les a priori sont nombreux, surtout chez ceux qui ne se considèrent pas comme des artistes. Aujourd’hui, le dessin est devenu pour beaucoup une pratique formatée et inatteignable qu’on abandonne pour la laisser à ceux qui savent, ceux qui sont doués pour ça. Et quand on voit le recul dramatique de l’enseignement artistique dans nos écoles, l’horizon semble sérieusement plombé. Paradoxal tout de même dans une société de l’image, où on a beau continuer à seriner Un petit dessin vaut mieux qu’un long discours , le recours au dessin n’a plus rien de spontané.

Au-dessus de tout ça plane la notion floue de « beau dessin ». Pour la majorité des gens, un dessin est réussi quand il représente quelque chose de reconnaissable, fidèle à la « réalité », et encore mieux quand il témoigne d’une technique sans failles. Du coup, le dessin intimide. On a peur de rater, et on n’ose pas prendre un crayon ou un Bic. Fin de l’histoire ?

Créativité

C’est sans compter sur Serge Goldwicht, peintre, artiste plasticien, convaincu du pouvoir expressif d’un dessin accessible à tous. Tombé sous le charme du dessin spontané qu’il pratique depuis de longues années, il a voulu partager son plaisir et sa passion lors des ateliers pour adultes qu’il anime chez lui, dans les écoles ou dans les entreprises. Il vient de condenser sa réflexion et sa pratique dans un petit ouvrage qui invite à la créativité.

Révélateur

L’enfant dessine naturellement dès deux ans, mais il abandonne cette pratique vers 7 ans quand d’autres moyens d’expression, comme l’écriture, viennent lui faire concurrence. Avec un peu d’entraînement et de pratique, l’adulte peut retrouver la pulsion graphique de ces premières années et libérer une expression insoupçonnée.

Le dessin est notre voix silencieuse, une voix muette qui ne demande qu’à vibrer, à se déployer. Il est un révélateur physique, psychique, mental, émotionnel, social et culturel d’une puissance étonnante et d’une extrême précision.

Oser être

Dans une introduction qui est aussi une mise en contexte, l’auteur retrace la genèse du dessin spontané et son intérêt. Il démonte les pièges et déboulonne un à un tous les freins qui en bloquent l’accès. On ne dira plus : Je n’ai pas d’imagination ni talent, je n’y arriverai jamais, ça ne ressemble à rien, ce n’est pas joli.

Nous sommes les principaux artisans de notre peur de ne pas savoir dessiner. Mais oser dessiner, ce n’est pas seulement oser « le faire », c’est aussi oser « être ».

Pas de garde-fous

Les exercices invitent par un lent et progressif surgissement, à faire émerger des formes, des visages ou animaux d’un amas de points, de striures, d’une mosaïque de formes ou d’un gribouillage tout en souplesse. Le dessin spontané ou l’autopictographie, comme il l’appelle aussi, est un appel à la créativité, à l’originalité, pas à la performance. Il n’y a pas pas de garde fous, pas d’esquisse préalable, on part vraiment d’une page blanche. Il faut se vider pour se lancer dans le bain, quitte à revenir sur son métier tant qu’on n’est pas satisfait. Avec un regard aiguisé qui sait profiter des imprévus. Les différents exercices proposés demandent surtout du lâcher prise et de la bienveillance. Pour créer, il faut aimer ce qu’on crée et respecter son œuvre.

Patience

Comme tout apprentissage, le dessin spontané demande de la patience et de la régularité dans la pratique et surtout de réduire au silence la petite voix castratrice, prête à dénigrer d’une formule assassine la moindre tentative. Il ne reste plus qu’à se lancer, prendre une feuille A4 et un Bic. Et non, pas un crayon parce que quand on tient un crayon, la gomme n’est jamais loin. Et dans le dessin spontané, il n’y a pas de place pour la censure.

 

Le manuel du dessin spontané à l’usage des adultes, Serge Goldwicht, Editions EME, 142 pages,15,50 €

www.dessinspontane.be

Disponible sur BAZAR e-SHOP