Tant de vies, tant de femmes, tant de travail et tant de tableaux remplissent l'oeuvre de l'autodidacte et surréaliste peintre belge Paul Delvaux. Voici ses trois courants majeurs, expliqués à travers la collection de Pierre et Nicole Ghêne, exposée jusqu'au 18 janvier au Musée d'Ixelles.
Fidèle à la nature qu’il représente durant ses jeunes années, l’artiste voyage depuis l’enfance dans le train qui le ramène chez lui, dans sa campagne natale, près de Liège. À travers les paysages qu’il peint à son image, Paul Delvaux façonne des personnages solitaires.
Entre le réalisme que lui enseigne Alfred Bastien et l’influence impressionniste de Cézanne et Renoir, il peint l’immensité de la nature qu’il côtoie, à la manière des postimpressionnistes, héritiers déviant de l’impressionnisme moderne.
Incommunication, froideur et silence sont les maîtres mots de l’oeuvre de Paul Delvaux. Grand rêveur, il peint « Les noces à Antheit », son mariage imaginaire avec Tam, amante aimée à qui il dut renoncer avant de l’épouser des années plus tard.
Événement insolite ? En 1930, Paul Delvaux visite une maison close bruxelloise avec un cousin médecin. L’événement influencera ses dessins de femmes nues, de prostituées (cachés jusqu’alors) et son mythe de la femme idéalisée.
Leverde rideau
Là où le rêve prend le pas sur la réalité, Delvaux pose sa patte surréaliste. La découverte de De Chirico en 1934, lui offre une révélation poétique dont il garde les caractéristiques de l’architecture classique (« Les courtisanes », 1944). Influencé par René Magritte, le rêve, l’onirisme et la théâtralité d’une mise en scène sensible et déposée donnent à ses personnages des attitudes peu naturelles, hiératiques, un peu figées. Un univers atemporel, un mélange des genres qu’il arrange selon son imagination.
Femme irréelle, femme fatale, femme incestueuse ou ancêstrale, la femme est partout dans l’oeuvre de Paul Delvaux. La femme sous toutes les coutures devient « monumentale ».
Paul Delvaux dévoilé au Musée d’Ixelles, 71 rue Jean Van Volsem, 1050 Bruxelles, T. +32 2 515 64 22, www.museedixelles.irisnet.be
Jusqu’au 18 janvier 2015, de 9 h 30 à 17 h 30, fermé le lundi
Entrée : 8 €, 5 €.