Lorsque Isabelle d’Ornano adresse à Amandine Clerc-Marie, ce fameux jour de mai le bouquet de ses roses, le temps est court avant qu’il ne se fane.
Mais le Nez sait d’expérience que le temps concentré peut devenir un allié en puissance. Elle ne perd pas une seconde, elle laisse s’épanouir ces fleurs chez elle. A chaque heure du jour, elle en apprivoise chaque pétale, en note toutes les facettes, mémorise ses troublantes nuances, leurs accords, instinctifs.
Réinterpréter la rose, maintes fois traitée en parfumerie est un vrai défi, que nombre de nez n’ont pas réussi à relever. Car la rose attire autant qu’elle risque de lasser.
Comment alors s’en éloigner pour mieux s’en approcher? Quitter la rose galvaudée pour plonger intensément dans le cœur d’or de cette rose, si particulière?
Amandine Clerc-Marie ose une construction originale, à la fois délicate et persistante.
Allier plusieurs générations de femmes, lancer une tête joyeuse, envisager le jus comme une sculpture naturelle, lui insuffler de la lumière, oser un peu de poudre et jouer sur les vibrations pour un sillage subtil. Ces alliances secrètes et maîtrisés qui font la différence.
Défi relevé avec brio!