Lorsqu’elle parle des photographes qui l’inspirent, Lisa Carletta cite en particulier leur qualité de « story-teller ». Selon elle, le spectateur devrait pouvoir – à partir d’une scène – inventer ou deviner une histoire autour d’une photographie. Dans ce sens, le soin accordé aux détails et l’angle de prise de vue doivent révéler un synopsis tout en effaçant la présence du photographe. Dans l’oeuvre de Miles Aldridge, un décor rétro-pop abrite des femmes à la fois glamour et absentes, dans des situations quotidiennes. On retrouve cette inertie chez Lisa Carletta, où la femme est un personnage décoratif, une sorte de statue. Elle ne participe pas à l’action, la vie semble continuer autour d’elle tandis qu’elle est dans ses pensées, dans sa bulle.