UN SPECTACLE À LA PAGE
Et si le futur de la presse magazine était à vivre aussi sur scène et pas seulement en ligne ?
Live magazine, dont c’est la première édition belge, propose à BOZAR un magazine éphémère où les auteurs viennent sans filet raconter leurs histoires vraies sur scène.
Fini le magazine qui traine sur un coin de guéridon ou sur une pile de ses semblables. Pour découvrir les histoires qui charpentent ce live magazine, il faut les vivre et y être.
On appelle ça le slow media. En 100 minutes, 20 intervenants prennent le micro ou s’invitent à l’écran pour un récit ou une brève pendant une à huit minutes. De l’édito aux pubs, ce sont toutes les rubriques habituelles d’un magazine à prendre vie. Même le courrier des lecteurs n’a pas été oublié mais il se fera en toute convivialité au bar après le show.
Né aux Etats-Unis en 2011, le concept s’est essaimé en France en 2014. Issus de la presse écrite, radiophonique ou télé, des professionnels de mots, d’images ou de sons racontent un événement, une histoire qu’ils ont vécu ou documenté. Le récit se déroule en direct sans captation ni retransmission. Une manière de réinventer les liens entre les consommateurs d’info et l’art du récit sous quelque forme que ce soit pour autant qu’il y ait du je dans le jeu.
Ce retour à l’oralité de l’instant présent est un retour aux sources pour le récit et en même temps un lien innovant porteur de l’émotion avec un public bombardé d’images et de sons enregistrés.
On n’est pas dans un concours d’éloquence. Il n’y a pas de format préétabli dans la manière de raconter ou dans les thèmes, on essaie juste de pousser des professionnels du récit à sortir de leur zone de confort pour raconter autrement leurs histoires et celles des autres, raconte Florence Martin-Kessler, la journaliste franco-américaine qui a développé le concept en France.
On peut avoir des histoires racontées sans artifices, sans autre support qu’un micro. On peut avoir des films, des montages photos ou sons et même du mime. La seule règle est de surprendre par un sommaire varié. A Paris, on a fait venir une fille auteure d’un reportage en caméra cachée sur les terres de Daesh, avec tout le climat anxiogène que cela suppose mais qui avait raconté l’envers du décor sur le ton de l’humour.
Le contenu du programme reste comme de coutume une surprise. Mais on peut néanmoins assurer la présence de grands raconteurs et raconteuses belges avec en guests quelques journalistes étrangers qui, pour l’occasion, s’exprimeront en français.
Live Magazine 13 janvier, 20 h, Bozar, salle M, Rue Ravenstein 23 1000 BRUXELLES, T.+32 (0) 507 82 00 , 25 €, www.bozar.be |