UN SPECTACLE À LA PAGE, édition #2
Et si le futur de la presse magazine était à vivre aussi sur scène et pas seulement en ligne ?
Live magazine revient à Bozar pour une deuxième édition, encore plus belge.
Des journalistes, photographes quittent leur médias habituels pour venir raconter leurs histoires vraies sur scène.
Fini le magazine qui traîne sur un coin de guéridon ou sur une pile de ses semblables. Pour découvrir les histoires qui charpentent ce live magazine, il faut les vivre et y être.
On appelle ça le slow media. En 100 minutes, 11 intervenants prennent le micro ou s’invitent face au public pour un récit ou une brève pendant une à six minutes.
De l’édito à la pub, aucune rubrique n’est oubliée, avec comme toujours le piment du direct. Et une seule impression, celle qui se fait sur la mémoire des spectateurs.
On y aborde l’actualité, particulièrement lourde ces derniers mois, il faut bien le dire, mais sous un autre angle. A côté de grands sujets vus par l’autre bout de la lorgnette, des sujets habituellement passés sous silence. La parole et le texte ne sont pas toujours nécessaires pour exprimer l’émotion. La danse, la musique peuvent déployer de surprenantes trames narratives. Les outils numériques ont bien des choses à raconter.
Né aux Etats-Unis en 2011, le concept s’est essaimé en France en 2014. Issus de la presse écrite, radiophonique ou télé, des professionnels de mots, d’images ou de sons racontent un événement, une histoire qu’ils ont vécu ou documenté. Le récit se déroule en direct sans captation ni retransmission. Une manière de réinventer les liens entre les consommateurs d’info et l’art du récit sous quelque forme que ce soit pour autant qu’il y ait du je dans le jeu.
Ce retour à l’oralité de l’instant présent est un retour aux sources pour le récit et en même temps un lien innovant porteur de l’émotion avec un public bombardé d’images et de sons enregistrés.
On n’est pas dans un concours d’éloquence. Il n’y a pas de format préétabli dans la manière de raconter ou dans les thèmes, on essaie juste de pousser des professionnels du récit à sortir de leur zone de confort pour raconter autrement leurs histoires et celles des autres, raconte Florence Martin-Kessler, la journaliste franco-américaine qui a développé le concept en France.
Le contenu du programme reste comme de coutume une surprise mais on peut néanmoins assurer la présence de grands raconteurs et raconteuses belges avec en guests quelques journalistes étrangers qui pour l’occasion s’exprimeront en français. Après la dernière séquence du spectacle, il y en a encore pour le public attendu au bar du foyer de Bozar pour un échange convivial et toujours inattendu.
Live Magazine 2 juin, 20 h, Bozar, salle M, 23 rue Ravenstein , 1000 Bruxelles, T.+32 (0) 507 82 00, www.bozar.be |