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Des livres &+
Exil et résilience

Anouk Van Gestel -

Chaque vendredi Anouk Van Gestel repère le meilleur des sorties littéraires, relie les genres,  réveille les classiques oubliés, partage ses trouvailles insolites  et rencontres d’auteur, d’ici  ou d’ailleurs.

Vous avez aimé 

La Petite fille du réverbère, Calixthe Beyala 

Vous allez voyager avec Aya 

Le prénom donné à une petite africaine née à Karabane, petite île du sud du Sénégal. Aya est née un jeudi qui se dit aya en wolof. Dès les premières pages, on sait qu’Aya est violée par son oncle. Une honte qui l’empêche de confier son calvaire, même pas à sa mère qui a perdu la raison quand son mari a disparu en mer. Douze ans à peine et déjà le poids des responsabilités qui piétine ses rêves de jeune fille. Forcée de quitter son île, Aya part à la recherche de son frère et se forge un nouveau destin.

L’extrait  

Les mains immenses lui arrachent le pagne, elle se recroqueville au fond du siège, espérant qu’un trou va s’ouvrir et l’engloutir. Mais les mains la soulèvent en serrant ses fesses tremblantes. Elle sait si bien. Elle reconnaît l’haleine puante qui se jette sur son ventre noué. Son corps se disloque, elle se sent transpercée.

Entre les lignes

A travers le récit d’Aya, la petite africaine abusée par son oncle, l’auteur raconte l’histoire d’une résilience. Avec force, tendresse, et sans pathos. Un joli roman initiatique qui nous embarque dans un voyage qui démarre en Casamance avec ses superbes paysages baignés par l’océan, son indolence et ses odeurs sucrées, et nous mène dans le vilain Paris, celui des tours grises et du désespoir des exilés.

Aya. Marie-Virginie Dru. Ed. Albin Michel, 18 €

Disponible sur BAZAR e-shop