Chaque vendredi, Anouk Van Gestel repère le meilleur des sorties littéraires, relie les genres, réveille les classiques oubliés, partage ses trouvailles insolites et ses rencontres d’auteurs, d’ici ou d’ailleurs.
Vous avez aimé
Quand nous reverrons-nous ?, Michel Lambert
Vous allez savourer Belgiques
Il y avait une fois dans le Royaume de Belgique, un petit garçon prénommé Jean qui vivait à Ecaussines. Il comblait l’ennui par la lecture et attendait avec impatience l’arrivée de son Pilote Magazine, mais la méchante Folcoche prenait un malin plaisir à l’ouvrir pour le lire avant lui. Jean, grandit entre les livres dans une Belgique pleine de contradictions. Il raconte ses souvenirs : la révolution de 1830 à la télévision belge, l’interview de Talleyrand par Armand Bachelier, la catastrophe du Bois du Cazier, … On y croise Albert 1er, Oscar et Marcel Thiry, Achille Chavée, Paul Delvaux et même la Reine Elizabeth.
L’extrait
Comment raconter cette Belgique-là ? Un village dans un pays de carrières de pierre bleue, deux écoles communales faisant face à l’église, une place bordée de deux cinémas qui faisaient salle comble en fin de semaine et mettaient à l’affiche deux films par soirée, précédés de courts-métrages, Belgavox: Le monde vu par les Belges ! Les spectateurs, assis sur des sièges en bois vernis, assistaient avant le premier film à des événements racontés en quelques minutes par des voix enthousiastes et instruites commentant des images muettes.
Entre les lignes
Treize nouvelles et autant de madeleines de Proust. Elles réveillent nos souvenirs : la grisaille et les cieux tourmentés, l’ennui des jours pluvieux, l’arrivée de la télévision, la lecture passionnée de bandes dessinées, la première amitié nouée sur les bancs de l’école, Mai 68, les charbonnages, Paul Delvaux, … le Roi, la loi, la liberté ! Cette Belgique, nous l’aimons envers et contre tout. Jean Jauniaux nous rappelle pourquoi avec style et élégance.
Belgiques, Jean Jauniaux, Ed. Ker, 12 €.
Disponible sur Bazar e-Shop