Découvrez les étonnants effets de l’orgasme dans « Sex’traordinaire – 1001 faits incroyables et hilarants sur la sexualité et l’amour », le nouveau livre de notre expert Didier Dillen. Extraits!
Pleurs, anxiété et rires hystériques
Tu jouis ou tu ris ? Cette question a priori absurde ne l’est pas tant que cela. Certaines personnes ne peuvent en effet pas s’empêcher de s’esclaffer au moment de prendre leur pied ou juste après. D’autres s’angoissent, fondent en larmes, deviennent mélancoliques ou au contraire irritables, même lorsque la relation sexuelle qu’ils viennent de vivre a été agréable ! Au grand étonnement du partenaire, on s’en doute un peu. Larmes, anxiété, tristesse ou colère, font partie d’un phénomène encore mal connu nommé dysphorie post-coïtale ou Sex blues. Celui-ci survient entre cinq minutes et deux heures après une séance de jambes en l’air. Déjà relaté par le médecin grec de l’Antiquité Galien, on n’en connaît pas la prévalence ni les causes exactes. Certaines études montrent tout de même que près 47% des femmes interrogées rapportent avoir déjà éprouvé ce type de déprime post-radada. Entre 5 % et 10 % ont même ressenti ces symptômes au cours des quatre semaines précédentes, et 2 % déclarent être régulièrement exposées au Sex blues ! Et les hommes ? Eh bien, ils ne sont pas épargnés non plus par la dysphorie post-coïtale. Une toute récente enquête internationale menée auprès de 1 208 participants mâles originaires des USA, d‘Australie, du Royaume-Uni, de Russie, de Nouvelle-Zélande et d‘Allemagne, montre qu’ils sont confrontés dans des proportions similaires à ce type de déconfiture post-copulatoire. Quarante et un pour cent ont en effet déclaré avoir déjà souffert de ce trouble au cours de leur vie, et 20 % au cours des quatre semaines précédentes. Entre 3 et 4 % des hommes interrogés ont même déclaré en souffrir régulièrement ! De quoi remettre en cause l’image du mâle toujours performant et toujours sexuellement satisfait et épanoui. Ces résultats démontrent que l’expérience masculine de la phase de résolution (lisez l’orgasme, NDA) n’est pas toujours positive et peut parfois être négative sans explication, ce qui indique qu’elle peut être beaucoup plus variée, complexe et nuancée qu’on ne le pensait auparavant estiment d’ailleurs les auteurs de cette étude.
Céphalée coïtale
Aussi connue sous le joli nom de céphalée orgasmique ou de céphalée primaire associée à une activité sexuelle, ce qui fait tout de suite moins romantique, cette forme de maux de tête survient durant la phase d’excitation sexuelle et le plus souvent au moment de l’orgasme. Les douleurs sont en général ressenties des deux côtés du crâne, mais elles peuvent parfois être perçues d’un seul côté. Elles peuvent aussi être associées à des douleurs dans le cou, qu’on l’ait tiré ou pas. La douleur est en général intense pendant une durée qui va d’une minute à 24 heures. Elle décline par la suite, mais peut tout de même persister pendant… 72 heures ! Les médecins précisent que ce genre de maux de tête peut présenter des similitudes avec la migraine, mais qu’il doit cependant être distingué de la migraine déclenchée par l’activité sexuelle (voilà autre chose). Le plus souvent bénignes, sauf en cas de douleur très vive, auquel cas il prudent de prendre la direction des urgences, ces céphalées peuvent survenir à tout âge. Elles sont cependant plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes.
Éternuements
Faire l’amour peut-il déboucher sur un éternuement ? Apparemment oui ! Un cas d’éternuements sexuellement provoqués a fait l’objet d’une première communication médicale en 1897. Dans les années 70, plusieurs revues médicales ont relaté des cas similaires toujours liés à l’orgasme. Plus récemment, des chercheurs ont décrit les mésaventures d’un homme âgé chez qui de simples fantasmes érotiques provoquent des crises d’éternuements irrépressibles ! Selon une étude de 2008, qui s’est penchée sur le phénomène, celui-ci pourrait bien être plus fréquent qu’imaginé. Ses auteurs estiment qu’une stimulation du système nerveux parasympathique pourrait être à l’origine de ce curieux effet secondaire de l’orgasme. Atchoum, sort de ce corps !
Cécité post-coïtale
L’amour rend aveugle, c’est bien connu, mais l’orgasme peut aussi entraîner une cécité temporaire, du moins lorsqu’il se situe haut sur l’échelle de la jouissance. C’est en tout cas l’infortune dont a été victime un homme de 29 ans arrivé aux urgences après avoir constaté à son réveil qu’il ne voyait plus que d’un seul œil. À l’analyse, il s’est avéré que ce jeune homme s’était vigoureusement envoyé en l’air la veille et avait pratiqué sans le savoir ce que l’on appelle la manœuvre de Valsalva, à laquelle les plongeurs ont notamment recours et qui consiste à équilibrer la pression entre l’oreille interne et externe. Dans le cas qui nous occupe, il semble qu’en retenant sa respiration et en appuyant sur son diaphragme en plein orgasme, ce fougueux jeune homme ait considérablement augmenté la tension dans son œil, provoqué un éclatement des vaisseaux sanguins et une cécité, heureusement temporaire. Conseil, pensez à respirer et à expirer, même lorsque vous prenez du bon temps !
Son hoquet disparaît après avoir fait l’amour !
Dans une autre veine, plus positive cette fois, la jouissance peut, semble-t-il être un remède efficace dans certains cas de hoquet persistant ! Pour rappel, cet anodin tressaillement respiratoire se caractérise par une contraction involontaire et spasmodique du diaphragme, suivie d’une fermeture brusque de la glotte qui produit ce bruit si typique du hoquet. Les médecins classent celui-ci en trois catégories : passager lorsqu’il dure de quelques secondes à quelques minutes ; persistant s’il se prolonge plus de 48 h ; et intraitable ou réfractaire quand il s’éternise plus d’un mois. Les deux derniers cas de figure sont évidemment les plus rares (une personne sur cent mille) et sont considérés comme étant des troubles graves, qui peuvent affecter le sommeil, toutes les activités impliquant la bouche (notamment, mais pas uniquement le fait de boire ou de se nourrir) et déboucher sur un épuisement et un affaiblissement considérable. Il existe quantité de remèdes populaires et de traitements plus ou moins empiriques pour faire cesser le hoquet, mais aucun ne semble avoir fait l’objet d’une évaluation rigoureuse. Il en est en tout cas une méthode qui, à défaut d’être plus (in)efficace que les autres, a comme avantage d’être pour le moins agréable : c’est le sexe ! Du moins si l’on croit l’anecdote suivante.
En 1999, un quadragénaire en bonne santé, atteint de hoquet depuis trois jours, avait essayé divers médicaments et remèdes de grand-mère pour en être quitte, mais sans succès. Le quatrième jour, hoquetant de plus belle, il s’envoie cependant en l’air avec sa partenaire, prend son pied et constate que son hoquet a complètement disparu ! Simple coïncidence ou effet inattendu de l’éjaculation, les médecins qui se sont penchés sur son cas n’ont pu le déterminer avec certitude. Mais un mécanisme de stimulation du système sympathique lié à l’éjaculation, et semblable à celui provoqué par la surprise, a été proposé comme éventuelle explication. Quelque peu facétieux, les auteurs de cette communication médicale ont aussi proposé aux patients de recourir à la masturbation au cas où ils n’auraient aucun partenaire sous la main. En lieu et place, vous pouvez également tenter un massage digital du rectum ! On connaît au moins deux cas de patients atteints de hoquet persistant ayant été soulagés de cette manière, si l’on peut dire. À défaut de systématiquement guérir le hoquet, cette méthode a probablement le mérite de faire découvrir de nouvelles sensations.
Plus d’anecdotes dans le livre Sex’traordinaire, Didier Dillen, éditions La Boîte à Pandore, 18,90 €. Disponible sur notre BAZAR e-SHOP
Lisez aussi L’histoire amoureuse des Belges, Didier Dillen, éditions Jourdan, 17,90 €. Disponible sur notre BAZAR e-SHOP.
Retrouvez toutes les semaines la rubrique MetroBoulotSexo, un regard espiègle et toujours bien documenté sur ce qui se passe généralement sous la ceinture, par Didier Dillen du blog Love,Sexe etc
Illustration TaraM