Le Plat Pays n’a guère de montagnes à offrir à la vue, mais il a bien d’autres atouts susceptibles de ravir le regard… et le reste ! Petit florilège touristique et érotique de la Belgique!
Semini ou la virilité perdue
À Anvers, une curieuse sculpture trône au-dessus de la porte principale du Steen. Très abîmée, elle représente ce qui reste d’un petit personnage aux cuisses écartées. Les gens de la Métropole l’appellent Semini, et il pourrait s’agir, selon certains, d’une ancienne divinité de la fertilité et qui sait, d’un avatar de Priape lui-même. À l’origine, disent les chroniqueurs, la sculpture était d’ailleurs dotée d’un phallus de belles dimensions. Et on lui prêtait la faculté de rendre leur fécondité aux femmes stériles. Pour que le miracle fonctionne, ces dames étaient tenues d’embrasser la sculpture pile sur son membre viril ! Le culte rendu à ce petit personnage érotique aurait été tel, que le clergé aurait ordonné la destruction de ce phallus bien trop païen et trop proéminent pour être honnête. Son existence a cependant laissé des traces dans la mémoire collective anversoise, comme en témoigne le juron Godsjumenas (anciennement God Semini) et l’expression Seminis kinderen (Enfants de Semini), un titre que les Anversois continuent à s’attribuer avec fierté ! Moralité : il ne fait pas bon exhiber sa zigounette aux populations environnantes. Même et surtout quand on est un dieu païen.
Des murs à nus
Mais que se passe-t-il donc à Bruxelles ? Les tendances exhibitionnistes du Manneken-Pis auraient-elles donné des idées à certains adeptes du Street Art ? Toujours est-il qu’en quelques années, les murs de plusieurs immeubles de la capitale belge se sont mystérieusement ornés de gigantesques graffitis suggestifs, dont certains atteignent tout de même une hauteur de cinq étages, ce qui permet aux plus miros de se rincer l’œil sans risque de fendiller leurs lentilles. Tout a commencé par le dessin érotique d’une femme alanguie en train de se masturber, subitement apparu fin janvier 2013 au-dessus d’un immeuble de la Place Stéphanie, suivi peu de temps après par la peinture murale d’un homme nu et maigre, tenant son sexe dans la main, situé pour sa part à l’angle de la Rue Fontainas et de l‘Avenue de la Porte de Hal. Depuis, au moins quatre autres œuvres murales osées ont encore été exécutées en catimini, dont une fresque représentant un pénis au repos, apparemment peinte en une seule nuit à la Rue des villas, une nouvelle scène de masturbation féminine, exécutée Rue De-Witte de Haelen ou encore une immense verge poilue pénétrant un sexe féminin béant, installée pour sa part dans Rue des Poissonniers. Faut-il y voir une quelconque allusion ? Un temps menacé d’être effacées, ces œuvres érotiques sont aujourd’hui tolérées par les autorités communales. Hormis les deux premières, revendiquées par Bonom, artiste de rue bien connu, l’auteur (ou les auteurs) des autres fresques reste pour l’instant inconnu.
Une déesse très érotique
Certaines des sculptures que l’on rencontre dans les rues ou les parcs publics ne manquent pas de charme(s). Des monuments sexy ou plus simplement dénudés, il y en a d’ailleurs des dizaines en Belgique. Prenez la plantureuse et sensuelle Déesse du Bocq, qui ondule du popotin au pied de la maison communale de Saint-Gilles. Elle serait bien du genre à ne pas vous laisser indifférent, si vous deviez la croiser en chair et en chair ! On n’est au demeurant pas étonné d’apprendre qu’elle a été imaginée par Jeff Lambeaux en personne, le sulfureux sculpteur des Passions humaines. Cette grande statue personnifiant les eaux du Bocq, un affluent de la Meuse, est commandée en 1894 pour orner une fontaine monumentale destinée à célébrer la création de la Société intercommunale des eaux. Mais le projet ne plaît pas du tout à Albert Dumont, architecte principal de l’Hôtel de Ville Saint-Gillois. Il ne verra d’ailleurs jamais le jour. À la place, on installe la Déesse du Bocq qui pour sa part a pu être terminée. Las. Ses formes épanouies, son air lascif, provoquent un véritable tollé. L’opulente ondine est retirée et remisée des décennies durant dans les caves d’une école voisine. Ce n’est qu’en 1976, qu’elle retrouvera une place au soleil. Il semble cependant qu’elle n’ait pas été oubliée de tous. À sa sortie, son sein droit brillait d’avoir été caressé, dit-on, par la main de générations d’ouvriers communaux ! À tel point qu’il fallut d’ailleurs patiner cette partie de son corps pour éviter qu’on ne jase à nouveau.
Hyper sex-shop
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