Piratage informatique, micro traceur GPS, logiciels de reconnaissance de frappe clavier… les services de renseignements n’hésitent pas à mettre en œuvre les moyens les plus sophistiqués pour mener à bien leur surveillance de l’ombre. Mais ils ne dédaignent pas non plus les bonnes vieilles méthodes de l’espionnage horizontal. Ce genre d’infiltration sous couvertures a même plutôt le vent en poupe. Pourquoi perdre du temps à fouiller les poubelles ou pénétrer les réseaux informatiques d’une entreprise ou d’un gouvernement alors qu’une gâterie savamment exécutée par de belles espionnes suffit souvent à obtenir des informations à la source !
Espionnes et piège à miel
C’est le fameux piège à miel, une technique de collecte de données particulièrement efficace qui mobilise ébats torrides et parfois sentiments amoureux, et dont certains services secrets se sont fait une spécialité. Au printemps 2008, par exemple, des centaines d’entreprises britanniques reçoivent un étonnant rapport cosigné par les responsables du renseignement anglais, les fameux MI5 et MI6. Il les enjoint de mettre en garde tous leurs cadres s’apprêtant à se rendre en Chine pour les jeux Olympiques. Selon les services secrets de sa gracieuse majesté, plus d’un millier de jeunes femmes ont été spécialement formées par leurs homologues chinois pour tenter de séduire les hommes d’affaires occidentaux et leur soutirer des informations. Paranoïa de barbouzes ? Pas du tout. En 2008 justement, un des assistants du Premier Ministre Gordon Brown, s’était fait dérober son Blackberry après avoir passé la nuit avec une séduisante jeune femme, opportunément rencontrée dans une discothèque de Shanghai. En 2000, c’est le représentant officiel des services secrets français en Chine, la DGSE, qui se fait piéger par une interprète de l’ambassade ! L’homme a depuis fait défection. Il y a quelques années, une belle chinoise travaillant pour les services secrets de son pays a également séduit un diplomate français en poste dans un autre pays asiatique. Redoutable séductrice autant qu’espionne, elle avait semble-t-il déjà donné de sa personne auprès d’un premier conseiller de l’ambassade d’Allemagne !
Bande, my name is bande
Mais la Chine n’est pas la première nation à recourir à ce genre d’agents de liaisons très spéciaux. Un 1968, en pleine guerre froide, un ambassadeur britannique dut ainsi précipitamment quitter Moscou, après avoir succombé aux charmes d’une jeune femme de chambre russe obligeamment mise dans son lit par le KGB ! Ce même KGB qui, au début des années soixante, tente de faire chanter le correspondant du Daily Telegraph à Moscou, Jeremy Wolfenden. Au courant de son homosexualité, les agents soviétiques ordonnent au coiffeur du ministère du Commerce extérieur de le séduire et filment leurs ébats depuis un placard ! Le correspondant en question eut cependant la présence d’esprit d’en référer aux services secrets de Sa Majesté. Utilisé comme agent double, il supporta très mal le stress de son nouveau métier et finit dépressif et alcoolique. La fin de la guerre froide n’a cependant pas ralenti les ardeurs des espionnes et des barbouzes de charme. Exemple de ces Mata Hari des temps modernes, Anna Chapman, née Anna Kouchtchenko. Formée et payée en sous-main par le SVR (ex KGB), cette rousse incendiaire, décrite par certains de ses amants comme une bombe au lit, a tenté de recruter des taupes au sein de l’establishment américain. Elle aurait aussi été chargée de séduire Edward Sowden et aurait même réussi à infiltrer l’entourage du président Obama ! Elle sera finalement arrêtée en 2010 par le FBI, et échangée, avec neuf autres complices, contre d’autres espions. Tentative d’infiltration ou pas, la légèreté avec laquelle certains responsables politiques ou militaires agissent laisse parfois pantois. En 2012, on apprenait ainsi que le général américain John Allen, chef des forces alliées en Afghanistan, avait échangé des centaines d’e-mails, dont certains supposés confidentiels, avec une jolie correspondante dont on n’est même pas sûr qu’elle était sa maîtresse !
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