Diplômée en 2001 de La Cambre Arts Visuels à Bruxelles, Nathalie Dewez s’est spécialisée dans la création de luminaires. En 2011, elle a reçu le prix Design Pierre Bergé Foundation et la même année a été nominée Designer belge de l’année. Son approche prend en compte le mouvement et l’espace, à travers une production qui va du plus petit au plus monumental avec toujours ce même sens du détail et de la finesse… Ce mercredi, à Flagey, dans le cadre de Brussels Design September, elle nous parlera de son travail…A ne pas manquer !
Espace de lumière
Nathalie Dewez a rencontré la lumière dans les maisons où elle a vécu . Elle aime observer de quelle façon cette dernière apprivoise l’espace. Très rapidement, elle prend conscience de l’interaction entre ces deux réalités. A La Cambre, elle étudie le mobilier et l’agencement, forme hybride entre le design et l’architecture d’intérieur. Pourtant, le design de produit ne l’intéresse pas. Même si elle n’a jamais réalisé d’aménagement d’intérieur au sens strict, elle est attirée par les manières dont la forme de l’espace épouse celle de l’objet et inversement.
En dernière année, elle laisse libre cours à son imagination et sent que son attrait pour la lumière lui vient de son goût pour le quotidien. De par sa fonction même, la lumière effleure chaque parcelle d’un intérieur. Son choix détermine le voyage des ombres, l’étrangeté des clairs-obscurs, les secrets nocturnes et l’éclats des activités multiples. Loin d’être un simple outil d’éclairage, la lumière est le reflet de nos profondeurs et de notre exposition au monde. Travailler la lumière équivaut donc à travailler au plus proche de l’homme et de son environnement. C’est s’approcher du détail et espérer en tirer les plus grands principes. D’où, chez elle, une économie stupéfiante de moyens. Les composantes matérielles sont rigoureusement choisies, disposées dans des schémas simples et à travers des géométries raffinées. Si elle cite volontiers quelques références prestigieuses dans le monde du design (Ingo Maurer, par exemple), elle préfère parler d’ inspiration en ce qui concerne l’art.
Jeux d’influences
Ce sont les influences artistiques et sculpturales (Calder, Dan Flavin ou encore Ellworth Kelly) qui ont façonné son regard sur la lumière. Elle aime parler de ses filtres personnels qui ont nourri les trois grands tendances de ces recherches : le mouvement, l’équilibre et l’espace.
Elle cite volontiers deux enseignements à retenir pour le jeune designer: ne pas prendre un non pour une réponse et au plus personnel, au plus universel. Quel sera le futur de la lumière? De nouvelles donnes formelles apparaissent constamment, d’autres, a contrario, disparaissant au fil du temps. Les avancées techniques appellent de nouvelles conceptions du design.
Intensité et chaleur
Dans La philosophie de l’ameublement, Edgar Allan Poe notait à quel point l’apparition de la lampe à gaz dans les intérieurs était une terrible faute de goût, rendant le lieu inhabitable. Nos existences ne pouvaient, selon lui, se vivre que sous la lumière des lampes astrales, leurs formes lunaires et leurs dessins vaporeux étant propices à la rêverie. Quelles seront nos rêveries lumineuses à l’heure des nouvelles technologies ?
Une chose est certaine : la lumière racontera toujours une part de nos vies, leur intensité et leur chaleur, leur brièveté et leur densité, car la lumière est tout simplement la vie, selon Nathalie Dewez, ou plus précisément ce qui donne vie. A l’approche du soir, les fenêtres allumées le long d’une route sont un signe de vie. Près d’un bord de mer, une lampe à moitié éteinte, secouée par le vent, en est un autre. A chaque fois, la lumière vient souligner une présence ancienne ou nouvelle, un regret ou un espoir. Comme une ponctuation délicate, elle vient tracer les linéaments sans fin de nos exitences.
Dans le cadre de Brussels Design September, Nathalie Dewez donne une conférence sur son travail ce mercredi 20 Septembre à 20h15. Infos sur : hwww.flagey.be
Plus d’informations sur le travail de Nathalie Dewez : http://nathaliedewez.com