Quelle est la dernière fois où vous avez été vraiment surpris au cinéma ? Par un film qui n’a pas été précédé d’une campagne de marketing barnumesque ni d’articles unanimes dans la presse ? Comme lorsqu’on entre dans un territoire bizarre, étrange et jouissif à la fois. La mission du festival Offscreen est là. Proposer des films originaux, non conformistes, qui se démarquent du prêt à filmer contemporain et qui souvent explorent les sous-genres allergiques au bon goût. Une véritable aventure cinématographique, un concentré d’émotions et un toboggan d’adrénaline visuelle.
Parmi les découvertes de cette année, on peut commencer doucement avec « A girl walks alone at night », film de genre tourné par l’Américano-Iranienne Ana Lily Amirpour. Dans un somptueux noir et blanc mélancolique, elle suit les traces d’une femme vampire en tchador qui traque la vermine qui grouille dans la ville imaginaire de Bad City. Nettement plus électrique, « Tokyo Tribe », une comédie musicale complètement barrée de Sion Sono où rap, yakuza et mitraillettes se renvoient les pruneaux. Avec « Hard to be a god », du Russe Aleksey German, on ne sait plus où on est. Un film de SF entre Satyricon et Jérôme Bosch, pour donner une idée.
Une thématique sera consacrée aux mutations botaniques avec « Matango », un film japonais qui suit un groupe de naufragés échoués sur une île déserte peuplée de mystérieux hommes-champignons. « 1000 rosen » nous emmène dans une petite ville hollandaise dont l’usine locale est reprise par des investisseurs américains qui amènent leur vision de la modernité. Peu à peu, des roses sauvages apparaissent dans les endroits les plus inattendus de la ville.
Un hommage tout particulier sera rendu au grand Tobe Hooper, réalisateur du fameux « Massacre à la tronçonneuse ». Le film sera présenté à Bozar, en présence de son auteur en version remastérisée. Une nouvelle inespérée pour tous ces fans qui n’avaient que des vieilles VHS baveuses pour écarquiller les yeux. Ses autres films comme « The Mangler » ou « Lifeforce » avec la sublime Matilda May en vampire extraterrestre avide de la force vitale des pauvres Terriens.
Offscreen a aussi un petit faible pour les nanards ou les bobines qui débordent de celluloïd. Cette année, retour vers les années 80 et leurs musclors reaganiens aux discours monosyllabiques qui ont pour nom Chuck Norris, Sylvester Stallone et Charles Bronson.
Projection au cinéma nova, Cinematek et Bozar jusqu’au 27 mars, www.offscreen.be