L’animation
C’est dans « Ani-Kuri 15 », une série de quinze courts métrages d’animation japonaise, que l’on découvre ce film nommé « Ohayô », d’une minute chrono, réalisé par Satoshi Kon. Ohayô, c’est le mot qu’on emploie pour se saluer le matin, au pays du soleil levant! L’équivalent japonais, donc, de Good morning. L’animateur saisit l’instant délicat d’un réveil, ce moment furtif où l’on n’a pas encore rassemblé tous ses esprits. On y voit une jeune fille émerger tout doucement de sa somnolence, la veille de son anniversaire. Cette impression matinale que tout le monde a certainement déjà connue, d’être pour un temps « déphasé », encore divisé entre deux mondes avant de revenir à soi pour de bon, est ici astucieusement exprimée en images par Satoshi Kon.
Le réalisateur
Il s’agit là d’un bel aperçu du style et de la narration aussi follement réalistes qu’inventifs de Satoshi Kon, à qui on doit de nombreuses perles d’animations telles que les longs métrages « Paprika », « Tokyo Godfathers », « Perfect Blue », ou encore l’excellente et incomparable série « Paranoia Agent ». Satoshi Kon brillait aussi bien par ses talents de scénariste que par cette unique justesse graphique qu’il s’est fabriquée. Cela fait maintenant quatre ans et quelques jours qu’il nous a quittés – beaucoup trop tôt – le 24 aout 2010, à l’age de 46 ans des suites d’un cancer. On peut saluer son oeuvre entière, déjà imposante, mais qui n’en était peut-être qu’à l’aube, par un glorieux et prospère Ohayô!