Dans le studio de
Mireille Roobaert ‏

Alexia Werrie -

Photographe multidisplinaire, Mireille Roobaert nous reçoit chez elle à Forest. Rencontre avec une artiste passionnée par la texture, la forme et l'humain.

©CICI OLSON

Ses nombreux voyages au bout du monde, de Los Angeles à Auckland, en passant par New York, Paris…ou Naples lui ouvrent les portes de la réflexion sur les réalisations et projets de ceux et celles qu’elle a rencontrés. C’est une artiste qui appartient à la génération argentique, mais Photoshop est son outil. Déjà avant l’apparition du numérique, dans la chambre noire, elle jouait de la photo expérimentale, mélanges de formes et de matières. Aujourd’hui, grâce à l’informatique, l’artiste peut aller beaucoup plus loin. Dans un seul pixel, elle intègre une multitude d’informations. Il y a des messages cachés dans ses pixels, comme dans chaque atome de vie. L’informatique lui offre une liberté infinie du bout de son stylet, et elle sculpte l’image, modèle le message. Chaque lieu vide l’inspire, elle le remplit de sens. Ainsi, à remplir ses espaces de graphismes et de couleurs, Mireille Roobaert questionne ce qui habite le vide.

 

Cocoon I (détail), Serie Trees, 2016, 100x156 cm, Aluminium (Edition 7) ou Liquid Gloss (Edition 1)©Mireille ROOBAERT

Enthousiaste, curieuse, rêveuse et un brin rebelle l’artiste aborde au travers de son travail photographique de nombreux thèmes.  Mais surtout les lieux naturels ou érigés par l’homme, les formes, les textures les couleurs, la place de l’homme dans son environnement. On ne se sent pas de la même façon lorsque l’on est au pied de L’Everest que lorsque l’on est face à la Méditerranée.

 

Le Spot deMireille Roobaert

©Mireille ROOBAERT

En tête de ses modèles d’inspiration? Annie Leibowitz. Son talent est colossal!  Mais chaque rencontre, voyage, lecture ou musique constitue pour moi une source d’inspiration immense aux gré des périodes. Han Bin U, photographe coréen qui immortalise les forêts, Diane Arbus, Salgado, Banksy, tellement original, à chaque fois il me surprend, Ai Wei Wei, Anish Kapoor,  

En Fin (détail), Serie Désarchitecture, 2009, 85x127 cm or 110x160 Cm (Edition of 10) ©Mireille Roobaert

Plus près de nous, Wim Delvoye, Ses associations d’idées sont géniales et ouvrent aussi de nouvelles perspectives sur ce qui nous entoure, Jean Janssis et ses gommes bichromatées, un de mes anciens professeurs de Saint-Luc, Caravage pour la lumière, je suis sans voix devant ses œuvres.

Le grand pilier de son art traite les reflets de l’eau, avec leur part symbolique de fertilité, de féminité, de fluidité, ce qu’elle appelle joliment MIDMVV : le Monde Imaginaire De Ma Vraie Vie.
Les noms de ces images portent déjà en eux l’exigence de poésie de leur auteure : « Il pleut des lunes «  « En fin » … Comme dans la vie, Mireille Roobaert transforme la réalité qui l’a elle-même transformée, hors des sentiers battus, et rassemble ou oppose, selon, deux mêmes choses différentes.

 

 

©Mireille ROOBAERT
 En musique, je vais devoir être concise, de Marin Marais à Front 242 et la New Beat, en passant par le reggae, la Dub, Kruder & Dorfmeister, Massive Attack pour ne citer que les plus connus, Dead Can Dance, la musique africaine, indienne et folklorique de nombreux pays, musiques de films, Michel Legrand, la chanson française (pas tout !) le jazz, Sun Râ, l’afro beat, Fela Kuti, Mozart, Nina Simone, Patricia Barber, et toute la scène électro, je ne peux pas ne pas citer le DJ Acid Pauli, je suis complètement fan, enfin on pourrait remplir des pages avec cette question. La musique est omniprésente dans la vie de Mireille et se transmet de génération en génération. Son fils Sacha signe, sous l’homonyme Holysmal, plusieurs morceaux très prometteurs à écouter sur Soundcloud  
Mireille Roobaert surSpot U Art
Be the Light (détail), Série Trees, 2016, 115x115 cm Aluminium (Edition 7) ou Liquid Gloss (Edition 1) ©Mireille Roobaert
Mireille Roobaert  se concentre spécialement sur les thématiques récurrentes des fausses symétries, impressions surréalistes d’une réalité flouée mais devenue visible, autant de sensations de miroirs twistés, d’une perception à deux visages qui montre à la fois le passé et le futur à travers l’œilleton.

Mireille Roobaert travaille actuellement sur sa nouvelle série TREES et la suite de DESARCHITECTURE. Le béton est pictural et modulable à souhait sous mon stylet, les arbres et le béton se rencontreront-ils en harmonie dans mes univers virtuels? A suivre….

Pourquoi travaille-t-elle avec la galerie online Spot U Art?  Notamment pour son aspect pratique : On produit l’œuvre à la commande et dans la finition demandée,  cela donne de la souplesse et me permet de ne pas devoir stocker trop d’œuvres à la fois.