Un sentiment d’absence ironique se dégage des images d’Arnaud De Wolf, exposées à la 44 Gallery de Bruges, sous le titre « Heim« . Le photographe a pris ses photos pendant l’hiver, la neige s’amasse contre les murs extérieurs des bâtiments, sans la moindre présence humaine, ni faune ni végétation. Les lieux sont étrangement vides, les fenêtres fermées, les rideaux tirés. La lumière froide accentue encore le côté inhospitalier et pose la question de la place de l’homme dans la nature.
Nous vivons dans un drôle de monde, et rares sont les photographes qui savent s’abstenir d’en simplifier les formes complexes, mais qui au contraire nous invitent à la complexité des formes simples. En ce sens, « Heim « porte bien ses racines, historiques, germaniques, et nous parle bel et bien, avec une évidence d’un blanc trop éclatant pour qu’elle soit perçue tout de suite, d’une quête, d’un secret, d’un mystère, mêlant la question des fins et celle des origines. Et nous renvoie à l’hypothèse que notre seul foyer, c’est peut-être le cosmos : car derrière l’idée de vacance se niche toujours, dans toutes les langues, au fond de nous ou quelque part dans l’image, la peur du vide.
Emmanuel d’Autreppe, mars 2016.
44 GALLERY: Genthof 44, 8.000 Bruges, www.44gallery.be , T. +32(0)489 552 663.
Du 2 au 24 avril. Samedi et dimanche de 14h à 18h.