Rencontre avec le photographe Benoît Feron dans son loft bruxellois. L’artiste globe trotter nous parle de sa passion pour l’Afrique.
Passionné par l’Afrique et essentiellement la vallée du Rift en Afrique de l’Est, Benoît Feron a passé plus de 15 ans à documenter la quasi-totalité de la richesse ethnique, culturelle et naturelle de cette vallée, en Ethiopie, au Kenya, en Tanzanie.
La rencontre entre Benoît Feron et la photographie a commencé à l’âge de 6 ans quand son grand-père lui a offert son premier appareil photo. Tout d’abord un plaisir d’enfance simple, l’image est devenue, au fil du temps, une expression de passion, d’observation et de fascination. Une passion nourrie par son amour pour le voyage et l’empressement à découvrir notre planète et ses merveilles.
Ce qui l’attire en Afrique ? Sa lumière incomparable, sa nature infinie et la faune, mais aussi et surtout la diversité et l’extrême beauté de ses peuples, encore protégés de la globalisation qui nous touche de plein fouet. Benoît Feron, à travers ses photos, a construit un registre écologique et ethnographique de ce monde en disparition rapide et tente de relancer l’intérêt du public dans les menaces qui pèsent sur cette région considérée comme le berceau de l’humanité.
Benoît Feron a initialement axé son travail sur la faune animalière des parcs bien connus tels que le Serengeti ou le Masai Mara. Il s’est ensuite concentré sur les tribus primitives de la vallée du Rift ainsi que sur la peau humaine magnifiée par le rituel de la peinture corporelle, des scarifications ou par les bijoux. Une série de sujets que l’artiste a immortalisé avec une grande authenticité et émotion. Revenant ensuite à la nature, il a capturé la beauté infinie des paysages de la vallée du Rift, et en particulier de ses lacs et volcans, en les photographiant notamment vus du ciel. Ceci avec une approche similaire, axée sur l’harmonie, les détails et les abstractions de la géologie de ces paysages.
Ce qui rend son travail unique et le distingue des autres photographes est le fait qu’il se concentre principalement sur les détails en créant des panoramas abstraits de peaux, des bijoux, des paysages ou des portraits. Benoît Feron se soucie profondément de l’avenir des personnes, des lieux et de la faune qu’il a photographiés, et il nous en parle avec passion.
Il nous confie qu’il aurait aimer rencontrer Peter Beard, photographe américain qui a cumulé un travail de photographe de mode à New York. Installé au Kenya, il publiera notamment The End of the Game, qui témoigne d’une façon originale (mélange de photographies, textes, documents) de la disparition des éléphants au Kenya. Autre photographe qui a joué un rôle important dans l’imaginaire de Benoît Feron, le photographe italien Carlo Mari, dont le livre Mon rêve d’Afrique a bouleversé sa vie en lui faisant découvrir cette Afrique aujourd’hui si présente en lui.
Un livre qui l »a marqué? L’Abyssin de Jean-Christophe Ruffin, médecin ancien patron de MSF, historien et diplomate français. Son livre a obtenu le prix Goncourt Premier Livre en 1997 et raconte l’histoire fantastique de Jean-Baptiste Poncet, apothicaire sous Louis XIV, érudit et aventurier, qui est envoyé en ambassade en Abyssinie pour soigner le Négus (empereur d’Éthiopie). Un livre qui est à l’origine de la fascination de Benoît Feron pour l’Ethiopie.Benoît Feron soutient plusieurs projets humanitaires en espérant que la photographie aide à changer le monde.
Un musée que Benoît Feron aime tout particulièrement? Le musée du Quai Branly pour sa magnifique collection d’arts premiers ainsi que pour son architecture exceptionnelle, oeuvre de Jean Nouvel..