Royal, c’est le mot qui vient immédiatement à l’esprit lorsqu’on se trouve face au nouveau Range Rover. Mais cet adjectif lui sied-il également lorsqu’on aborde son confort et ses performances ?
Au moment de réimaginer son grand Range, Land Rover a préféré jouer la carte de l’évolution plutôt que celle de la révolution. Quand on part sur d’aussi bonnes bases, pourquoi réinventer la roue ? Les ingénieurs britanniques se sont donc attelés à améliorer un produit d’ores et déjà considéré comme excellent, tout en conservant les qualités qui ont fait son succès. À commencer par son physique, immédiatement reconnaissable mais qui se distingue à présent par des lignes très sobres, voire minimalistes. Par rapport au Range quatrième du nom, l’actuel hérite d’une carrosserie qui semble avoir été lissée et épurée, de la calandre à la malle du coffre. Même les poignées de portes disparaissent lorsqu’on le leur demande tandis que le joint à la base des vitres latérales est caché dans la portière !
La sobriété a également gagné l’habitacle du Range. Un habitacle… royal, tant par les matériaux utilisés (dont du cuir et du bois à profusion) que par l’espace offert au passager. Le conducteur et la passager avant profitent d’une planche de bord dépouillée, dominée par un grand écran central de 13,1 pouces, qui permet de contrôler une bonne partie du véhicule, comme la navigation, le système multimédia ou encore les aides au stationnement. Seule la climatisation bénéficie encore de commodos physiques. On trouve un second écran de 13,7 pouces placé derrière le volant qui peut être personnalisé afin d’afficher les informations les plus utiles au conducteur.
Pour cet essai, nous avons hérité du moteur diesel le plus puissant proposé par Land Rover. Concrètement, cette version D350 est équipée d’un 6 cylindres en ligne de 2.997 cm³, associé à une hybridation légère de 48 volts et suralimentée à l’aide de deux turbocompresseurs séquentiels. L’ensemble génère une puissance de 350 ch pour un couple de 700 Nm. Le tout est digéré par une boîte automatique à 8 rapports comprenant une gamme courte et, Range Rover oblige, une transmission intégrale permanente flanquée de différentiels central et arrière électroniques. S’ajoutent à cela quatre roues directrices, ainsi que des suspensions indépendantes et pneumatiques à hauteur variable. La longueur de ce Range « court » dépasse les 5 m avec 5,052 m, tandis que sa largeur est de 2,209 m et sa hauteur est de 1,87 m.
Ce qui en épatera plus d’un une fois que le moteur tourne, c’est le silence de fonctionnement du Range et ce même avec un bloc diesel sous le capot. En effet, une fois installé dans l’habitacle, on est littéralement coupé du monde. Aucun bruit, aucune vibration ne viennent perturber le silence de cathédrale qui y règne. Le conducteur, lui, appréciera la position de conduite. Au volant, on domine littéralement la route, ce qui permet de tout voir, en ce compris les irrégularités de la chaussée. Ces dernières sont effacées par la suspension pneumatique ce qui fait du modèle un véritable tapis volant. Et pour ceux qui ont envie de s’aventurer hors des sentiers battus, sachez que rien n’arrête le Range, celui-ci pouvant compter sur une armée d’aides et de fonctionnalités en tout genre (dont le redoutable Terrain Response qui ajuste les réglages du véhicule en fonction du type de chemin parcouru), lui permettant de passer où bon vous semble. Chaussé de pneus quatre saisons et engagé sur les routes enneigées du Val d’Aoste, notre exemplaire ne s’est jamais senti en difficulté, faisant fi des pistes glissantes et autres plaques de verglas !
Exclusif et largement au-dessus de la « plèbe » automobile, le Range Rover est affiché à un tarif élitiste. Si les tarifs débutent à partir de 128.581 € en diesel et 140.589 € en essence, il est tout à fait possible de flirter avec les 200.000 € si l’on opte pour un gros moteur et que l’on pioche parmi les nombreuses options proposées. Notre modèle d’essai (le Range Rover D350 HSE) débute à 148.094 € mais il embarquait pour près de 10.000 € d’options ! Enfin, pour ce qui est de l’appétit de notre exemplaire, le constructeur annonce une consommation de 7,9 litres/100 km avec des émissions de CO2 de 208 gr/km. Au cours de notre essai de plus de 2.500 km, nous avons néanmoins relevé une moyenne de 8,5 l/100 km, avec un minimum de 8,1 litres sur autoroute et un maximum de 9,4 l/100 km en ville. Des normes somme toute raisonnables au vu du poids et de l’aérodynamique de l’engin.
On aime
+ silence et confort
+ polyvalence exceptionnelle
+ générosité de l’espace
+ maniabilité même en ville
On déplore
– quelques bugs électroniques
– comportement pataud
– essuie-glaces perfectibles
– tarification élitiste