Skoda
sur la route du premium

Pierre-Benoît Sepulchre -

 

Skoda tourne la page du Simply clever et opte pour un Simply surprising, plus flatteur. L’occasion de jeter un oeil sur le passé mais aussi sur l’avenir du constructeur tchèque. En route vers le premium?

 

© Skoda / La Superb 902 en 1936

 

Naissance

Que d’eau a coulé sous les ponts depuis la naissance de Skoda en 1895 en Bohême. Dénommé dans un premier temps Laurin & Klement, le petit constructeur se fait racheter par Skoda en 1925 et arborera du coup ce nom sur ses voitures dès 1926. Les années 30 sont florissantes, Skoda proposant une gamme de quatre modèles allant de la modeste Popular à la limousine Superb, adulée par les grands de l’époque.

 

 

Le retour de la935 Dynamic

 

© Skoda / La Skoda 1000 MB produite de 1964 à 1969

 

 

 

Recettes d’antan

La Deuxième Guerre mondiale rimera avec la production de matériel militaire pour l’occupant allemand. Fin 1945, ce sont les Soviétiques qui occupent le pays. Le gouvernement décide alors de nationaliser les entreprises de plus de 500 salariés, dont Skoda. C’est le début de 45 années de production dictée par l’État. Après une période florissante dans les années 50 et 60, Skoda devient une marque obsolète au milieu des années 70, faute de budget dégagé par le gouvernement de l’époque pour moderniser la gamme. Les ingénieurs doivent alors composer avec des recettes d’antan.

 

 

 

© Skoda / La Felicia, première Skoda de l'ère Volkswagen

 

 

La Renaissance

Il faudra attendre 1991 et le rachat par Volkswagen pour que Skoda sorte enfin la tête de l’eau. Le constructeur tchèque peut alors puiser dans la vaste banque d’organes du groupe allemand, de quoi créer les Felicia et Octavia qui rencontrent rapidement un franc succès, grâce à un rapport qualité-prix imbattable. Depuis, Skoda n’a fait que gagner en qualité et en crédibilité, au point de venir chatouiller les références dans le secteur automobile.

 

© Skoda / La Superb, récompensée par un Red Dot Award en 2016

 

En voie de premiumisation

Aujourd’hui, Skoda fait figure de modèle dans l’industrie automobile, battant chaque année ses records de ventes. De 2008 à 2017, Jozef Kabaň, Designer en chef, a totalement revu l’identité visuelle du constructeur tchèque. Grâce à un subtil mélange entre dynamisme et élégance, la marque est aujourd’hui sur la voie de la premiumisation avec des produits à même de rivaliser avec les plus grands constructeurs. À ce titre, la Superb Combi de dernière génération a reçu le prestigieux Red Dot Award en 2016 pour son design qualité d’exceptionnel par le jury.

 

© Skoda / La silhouette de la nouvelle Skoda Scala

 

L’ère Oliver Stefani

Parti rejoindre les rangs de BMW, Jozef Kabaň a été remplacé par Oliver Stefani. S’il compte bel et bien poursuivre le travail entrepris par son collègue, Stefani entendu aussi marquer la gamme de son empreinte. Et à ce titre, la première Skoda by Stefani sera la Scala, compacte qui sera dévoilée au printemps 2019. Inédit jusqu’à présent : elle exhibera les lettres Skoda au milieu du hayon (à la place du logo). Cette Golf tchèque a mis un point d’honneur a proposé le meilleur en termes de technologie, de design et de sécurité.

 

 

Élémentsde langage

 

© Skoda

 

Et l’avenir ?

Après la Scala, ce sera au tour des Octavia et Fabia, suivies vraisemblablement par la nouvelle Superb et par un SUV 100 % électrique. Oliver Stefani assure que tous ces modèles seront caractérisés par « un habitacle qui rappellera l’atmosphère d’une pièce à vivre ». Autres caractéristiques, mais cette fois à l’extérieur : un logo qui disparaît de la poupe au profit d’un Skoda en toutes lettres, un regard agressif grâce à des blocs optiques à la forme complexe, une calandre qui pourrait être soulignée d’un trait lumineux, un capot dont les arrêtes latérales viennent se fondre sur les ailes avant ou encore un profil qui traduit l’esprit dynamique du véhicule et qui permet d’identifier directement qu’il s’agit d’une Skoda.

Du coup, le slogan du constructeur passera de Simply clever à Simply surprising. Un choix qui en dit long et qu’Oliver assume pleinement : « si nous voulons que Skoda passe à un niveau supérieur, les valeurs traditionnelles de Skoda, dont la fonctionnalité et la praticité, doivent désormais aussi composer avec l’émotion. »