D'un bel immeuble des années 20 qui a connu bien des commerces, Johanne Riss a fait son cocon créatif.
La styliste française fut une des premières à s’installer dans le quartier bruxellois Dansaert qui aujourd’hui rassemble ateliers de stylistes, boutiques de mode et créateurs en tous genres. Curieuse de tout, autodidacte, elle s’est lancée dans la mode par passion. Perfectioniste, méticuleuse, elle décline ses créations depuis le prêt-à-porter jusqu’au sur-mesure pour des clientes fidèles comme Marie Kremer ou Yolande Moreau.
Elle l’a aménagée à son rythme sans décorateur, ni architecte. Elle a imaginé cette cour intérieure qui a la plénitude d’un jardin japonais avec son bassin que sillonnent paresseusement des carpes Koï.
C’est le même toit qui abrite son flagship store, son atelier et ses appartements. Rien n’était prémédité, mais tout allait de soi. Partout, le blanc domine et contraste avec le noir métallique de l’escalier qui relie les trois niveaux. Blanc comme l’orchidée, sa fleur fétiche et blanches comme les robes de mariées qui l’ont fait connaître. Un choix qui n’était pas prémédité, mais qui allait aussi de soi.
Citoyenne du monde et grande voyageuse, elle se plaît à retrouver ce havre protecteur, auquel il ne manque peut être qu’un jardin pour sortir la tête de sa carapace et goûter la lumière du ciel.
Sensible au classicisme minimaliste du design danois, elle se reconnaît aussi dans les odeurs et les formes de l’Inde et plus particulièrement de sa médecine ayurvédique dont on retrouve des traces de-ci de-là.
Depuis le début de sa carrière, elle a toujours montré une grande proximité avec les artistes qu’elle expose et qu’elle collectionne. Chez elle, les oeuvres ne sont jamais accrochées au mur mais posées à même le sol. Une assurance de liberté. Une manière de se rappeler que rien n’est fixe. Qu’elle pourrait partir à tout moment. Que tout est mouvement comme ses créations qui couvrent et découvrent la femme.