Un art, une monographie, une passion. Rencontre avec l'architecte belge Olivier Dwek, un illusionniste, un virtuose de la ligne, auteur du livre objet et événement 'Architectures'.
Architecte depuis plus de quinze ans, passionné précoce, Olivier Dwek voue depuis l’enfance un intérêt aigu à l’art, dont il nourrit son travail. Comme le disait Picasso : « Un peintre a toujours un père et une mère. Il ne sort pas du néant. » C’est pareil pour tous les artistes. L’art n’est en soi qu’une succession d’idées. Chaque créateur réinterprète à sa manière la réalité qui l’entoure. Plus que d’inspiration, l’architecte parle d’influences. Je les puise hors du domaine de l’architecture. L’art, de manière très générale, peut être transposé dans l’architecture et c’est de cela que je me nourris.
C’est entre autres sur l’île de Céphalonie, en Grèce, que l’architecte travaille à souligner un environnement à couper le souffle. Face à une mer bleu azur, des roches brutes et une végétation puissante, l’artiste fait preuve d’humilité et de respect. Les plans se construisent autour d’un même désir : mettre l’environnement à l’honneur. L’architecte ouvre alors toutes les pièces de la maison sur ce spectacle, invitant la nature et la lumière à prendre possession de l’espace, à pénétrer chaque angle et chaque recoin. La nature devient le sujet, la maison, son cadre.
La force de cette photo de Serge Anton, qui signe toutes celles du livre, repose sur le contraste entre un ciel très orangé et la sobriété presque immaculée de la maison. Cette photo prône l’harmonie entre le blanc pur, enlacé par la nature, brute. Convaincu qu’une réalisation « juste » est intemporelle, Olivier Dwek met un point d’honneur à respecter le lieu et son histoire. Le choix du blanc était évident pour créer le contraste avec le jeu du bleu de la mer et du ciel. Une façon de réinterpréter ce qu’est la Grèce depuis la nuit des temps. Mon travail se base sur l’architecture vernaculaire : mes créations fonctionnent avec le milieu, l’histoire, les couleurs, la lumière de chaque lieu.
Le travail d’Olivier Dwek, qui s’inscrit dans la lignée des modernistes et des minimalistes du XXe siècle, est le résultat d’une constante recherche de rigueur, de pureté. De justesse, encore et toujours. À la question du minimalisme, l’architecte répond : Oui pour la ligne, oui pour la pureté mais non pour la froideur. Loin des constructions froides et aseptisées, je cherche à respecter les besoins humains de confort et de convivialité.
L’architecture et l’architecture d’intérieur découlent d’un même travail, d’une même réflexion. C’est en quelque sorte une continuité logique que j’exerce avec une même passion. Chaque élément se comprend, se répond. Ensemble, les matériaux aboutissent à un résultat rigoureux, qui réchauffe et pimente une beauté originellement froide.
Architecturesle livre
Une monographie qui traite d’architecture, certes, mais pas que… Avec son livre « Architectures », au pluriel, Olivier Dwek ouvre les portes, élargit les possibilités, invite à la découverte. Aux découvertes. Sombre et mystérieuse, la couverture appuie cette invitation. Par le choix de ce détail de porte, en couverture, l’auteur intrigue. Il entame le dialogue… Un dialogue avec le lecteur, auquel il présente ses passions. Un dialogue entre ses oeuvres, qu’il replace dans un milieu, un espace, une histoire. Un dialogue avec ses pères comme il aime les appeler, à qui il rend hommage.