L’étoile de Bazar
Hugo Matha

Hors normes, les pochettes signées Hugo Matha s’apparentent plus à des objets de design qu’à des accessoires couture. Jouant sur cet aspect innovant, le créateur s’appuie sur des matériaux surprenants, tels que le bois et la pierre. Ce qui m’a plu, initialement, c’était de travailler des matières inexistantes, ou du moins rares dans le milieu de la mode… Ma volonté était de faire de cette pochette un véritable objet, que l’on puisse laisser traîner sur un coin de table, le bord d’un meuble, sans que cela ne paraisse bordélique. Un objet d’une vie, comme il aime à le préciser. L’objet d’une vie, c’est cet objet que l’on conserve précieusement, que l’on se passe, presque de génération en génération. Je ne voulais pas d’un accessoire éphémère, dicté par les vagues des tendances, mais quelque chose de vraiment pérenne. Comme un Birkin d’Hermes ou un Chanel. 

Ses premiers pas, Hugo Matha les fait à 800 km de Paris, en Aveyron, entouré des vignes familiales. Très vite, le jeune garçon montre un attrait pour la création. Il entreprend alors des études au Lycée de la mode de Cholet, poursuit sa formation dans la prestigieuse école Duperré, part en stage à Shanghai puis peaufine sa formation aux cotés du styliste Jean-Charles de Castelbajac, ainsi que sous l’aile d’Olivier Châtenet. En 2012, le voilà, diplôme en main, prêt à se lancer à la conquête de la capitale. Une fois mon diplôme obtenu, j’ai travaillé pendant un an afin de développer ma première collection « Instants abscons ». Cette première collection était un genre de test pour jauger les réactions. Je me suis dit : si ça marche, je me lance !

Un an après ses études, Hugo Matha organise la présentation de sa première collection, dans une galerie parisienne. Il y invite quelques journalistes de la presse française, ainsi que des grands noms du milieu. Cette première collection était à la fois du prêt-à-porter et des accessoires, et présentait les prémices de mes pochettes. Les pochettes ont fait un véritable tabac. Les journalistes et personnes présentes se sont enthousiasmés et m’ont prédit un large succès. Suite à tous ces encouragements et échos positifs, j’ai pris la décision de me lancer. Aussitôt dit, aussitôt fait. En février 2014, Hugo Matha lance officiellement sa gamme éponyme. L’engouement pour ses produits est alors unanime, tous sont séduits par ces accessoires ultramodernes et innovants. De cet événement, tout s’est enchaîné incroyablement vite. De prestigieuses enseignes haut de gamme, telles que Barneys à New-York et Colette à Paris, m’ont directement proposé de signer. Depuis, j’ai eu la chance de signer avec six autres concept-stores en Corée, aux Émirats, à Singapour…

Malgré une ascension fulgurante, Hugo Matha garde la tête sur les épaules. Je ne me suis jamais vraiment rendu compte de cette ascension incroyable. Aujourd’hui encore, j’ai du mal à réaliser là où j’en suis. Jusqu’à maintenant, j’ai un beau parcours, mais ce n’est pas pour autant que la partie est gagnée, au contraire. Je ne prends rien pour acquis, c’est cela qui me permet d’avancer. Sans perdre ce bel élan, le créateur prépare la suite petit à petit. J’ai commencé à travailler sur une collection de prêt-à-porter dans la continuité de ma gamme d’accessoires, en conservant les matériaux, l’esprit haut de gamme… Mais je préfère ne pas me précipiter. Comme je le dis souvent, la vie fait bien les choses, je trouve donc essentiel de laisser le temps au temps. Sans s’endormir évidemment ! 

Avoir ma propre boutique est évidemment une volonté. Avoir une vraie identité, un espace qui corresponde à un concept global, qui permettrait aux clients de rentrer dans mon univers… Mon envie serait même d’avoir des ateliers à l’arrière de mes stores, de façon à pouvoir faire des pièces sur mesure, des petits salons couture. En attendant, les créations signées Hugo Matha sont tout de même disponibles aux quatre coins du globe. Un e-shop Hugo Matha verra également bientôt le jour !