Frappée de plein fouet par la crise financière de 2008, l’industrie portugaise a dû se réinventer pour faire face à une concurrence féroce. Aujourd’hui confiante et audacieuse, elle compte devenir numéro 1 du secteur d’ici 10 ans .Tradition, durabilité et créativité, le tiercé gagnant?
L’industrie textile représente aujourd’hui quelque 10 % des exportations portugaises tandis que 80 % de la production du secteur est exportée dans 186 pays. Le Portugal ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Durant les dix prochaines années, le pays ambitionne d’accroître ses parts de marché à l’international mais aussi d’attirer les plus grands groupes de confection afin qu’ils fassent appel au savoir-faire local. Actuellement 6e en termes de chiffre d’affaires, il espère devenir numéro un du secteur en Europe à l’horizon 2030.
Pour y parvenir, la patron du groupe ERT (expert dans la production de textiles de haute technologie) entend jouer la carte de l’innovation, à commencer par la numérisation de l’industrie. Pour Fernando Merino, patron d’ERT, la numérisation ne passera pas uniquement par des plateformes de vente ou de communication; celle-ci doit en effet aussi s’inscrire dans le processus industriel C’est ce qui a été baptisé Industrie 4.0 et qui consistera en une démocratisation des outils et techniques de pointe. Pas uniquement pour les grands acteurs du secteur mais également pour les petites structures, à l’image des entreprises familiales.
Le Portugal, qui a été touché plus violemment par la crise de 2008 que la plupart de ses voisins européens, retrouve peu à peu une économie florissante tout en gagnant en stabilité dans des secteurs clés comme le textile. Avec une tradition d’exportation bien ancrée, la confection portugaise tente de se faire une place dans le monde de la mode avec une offre commerciale et des créations qui misent sur l’originalité. L’innovation, le développement durable et la formation des nouvelles générations semblent être les clés pour faire évoluer et affranchir la mode portugaise. Trois axes qui, à eux seuls, ont d’ores et déjà surpassé la simple tradition.