Marie Dykmans, blogueuse belge créatrice du site culinaire Choupetamarie, et chroniqueuse À tables! pour Bazar, est partie le 4 octobre 2017 en aller simple pour un voyage autour du monde. Au fil des semaines, notre globe blogueuse vous présente les points forts de son voyage. Les gens, leurs coutumes, leur cuisine et leurs styles de vie. Mais aussi ses meilleurs plans, ses surprises, ses trouvailles locales… Embarquement immédiat en compagnie de Marie de Belgique!
Escale #12 Le Pérou
Un pays fortement marqué par les civilisations précolombiennes, influencé par la colonisation espagnole, dont les magnifiques vestiges envoûtent et nourrissent l’imaginaire collectif, le Pérou mérite sans conteste sa réputation charismatique. Berceau de l’Empire Inca, ses territoires regorgent de merveilles archéologiques, naturelles et culturelles. Il faudra du courage pour aborder ce pays qui intimide tant par sa taille que par son patrimoine. Le Pérou s’apprête à vous en mettre plein la vue! Le risque de tomber sous son charme est grand et les chances de se satisfaire de ses paysages grandioses en un seul voyage, sont faibles. Comment exprimer par le biais des mots ce que les yeux n’arrivent même pas à assimiler ou même concevoir. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, chaque panorama semble surpasser le précédent de par son extrême beauté et sa vastitude déconcertante. Malgré le tourisme et les traces indélébiles qu’il laisse sur le pays, l’héritage quechua est enraciné et préservé avec une fierté touchante.
Le Pérou est une terre de randonnées, le centre névralgique des expéditions andines, mais aussi archéologiques; le Machu Picchu, les géoglyphes de Nazca, la Cordillère Blanches, la montagne Vinicunca et ses nuances minérales improbables, ne sont qu’un échantillon de ce que le pays a à offrir. Des ciels infinis, des sommets enneigés inatteignables, des eaux miroitantes et des dunes à perte de vue, un autre registre qui étoffe le catalogue des richesses d’un voyage au pays des Incas.
Chez les péruviens
J’ai rencontré une population chaleureuse et accueillante
Si les peuples d’Amérique du sud ont parfois la réputation d’être relativement froids et distants avec les étrangers ou « gringos », la réalité est tout autre au Pérou. De nature chaleureuse et avenante, les locaux adorent discuter, rigoler ou partager une partie de leur patrimoine avec le voyageur. Le contact est facile, aucune barrière ne semble se dresser entre les nationalités. Un verre de chicha ou de pisco et quelques blagues dans un espagnol approximatif suffisent pour se lier d’amitié. Fiers et riches de leurs traditions et histoire, certains se plaisent à endosser la responsabilité de guide et tenter de percer les mystères incas pour les visiteurs désireux de cerner ce passionnant pays. Les femmes sont uniformes et belles dans leur tenue traditionnelle. Un carré de tissu coloré sur les épaules, joli instrument servant au transport du bébé comme de la marchandise, une imposante jupe à plis brodée, un chapeau-galette rond ou haut Borsalino, la tenue est complexe, bigarrée et varie en fonction des régions. Elles égayent les rues telle une collection de petites poupées colorées ayant subitement pris vie pour redonner à un pays son visage d’antan.
J’ai mangé à Green Point
Capitale culturelle enfouie sur les hauteurs du pays, Cusco est une ville à l’atmosphère chargée d’histoire. L’ancienne cité inca est devenue le centre névralgique de la créativité culinaire péruvienne grâce à un engouement touristique toujours croissant. L’ancien et le nouveau s’y entremêle et créent une scène gastronomique trépidante en plein essor.
Cuisine Nikkei, gastronomie péruvienne ou petite restauration de rue, tous se concurrencent et se complètent. Les plats nationaux comme le ceviche, le cochon d’Inde grillé ou la réconfortante soupe de quinoa, sont au devant de la scène culinaire. Néanmoins, une nouvelle tendance boho se répand indéniablement dans le quartier branché de San Blas. Green Point, est le succès du chef péruvien Fabricio Durand, l’une des adresses les plus prisées de la ville. Précurseur et novateur, Green Point est le premier établissement proposant une cuisine végétale à Cusco.
La carte est garnie, créative et internationale. Recettes locales revisitées, sushis aux légumes grillés et sirop d’érable, lasagne au fromage de noix de cajou ou panzottis fourrés aux champignons, ainsi que des desserts dont les saveurs surpassent toutes les attentes, le choix est difficile. Fabricio a relevé avec passion et détermination le défi de prouver au grand public qu’une cuisine végétale peut entrer dans la catégorie gastronomique et séduire les plus réticents.
Depuis l’audience n’a fait que croître. L’intérêt du public est tel que le business s’est développé et compte aujourd’hui une pâtisserie vegan, The Little Bake Shop, un magasin organique, Green Stop, une auberge de jeunesse, The Green Bear, une académie de cuisine, une petite entreprise, Suspiro Vegano, où ils confectionnent une grande partie des produits mis en vente. Green Point s’est même étendu à l’ouverture du studio de yoga Evergreen où le renommé Anthony Alcalde donne fréquemment cours.
Convaincu que son rôle de chef est également sociétal, il se sent le devoir d’encourager une consommation saine, écologique et consciente. Fabricio prouve qu’on peut vivre de façon respectueuse sans faire de compromis sur les saveurs ou plaisirs de la vie.
J’ai dormi sur les rives du lac Titikaka
Lieu sacré pour de nombreux peuples andins, berceau légendaire de l’Empire Inca, le lac Titicaca est l’un des sites les plus mystiques d’Amérique du Sud. Considéré par les tribus autochtones comme la matrice d’où serait sorti le monde, le glorieux lac est à l’origine de nombreuses légendes fondatrices de la mythologie inca. Imposant ses 8000 kilomètres carrés sur les territoires péruvien et bolivien, il constitue une frontière aquatique naturelle entre les deux pays. Une dernière étape époustouflante pour clôturer en beauté un périple au Pérou.
Des îles flottantes parsèment les eaux silencieuses du lac, dominées au loin par les cimes blanches de la majestueuse cordillère. Ces spectacles envoûtants dégagent une énergie au caractère sacré qui stimulentl’imaginaire. Stratégiquement niché sur une péninsule privée du lac, le Titilaka Lodge offre une opportunité unique de s’imprégner de l’essence de ce milieu naturel et hautement symbolique dans un complexe Relais & Château. En pleine immersion dans cet écosystème aquatique, l’élégante villa est conçue pour qu’on profite à tout moment du panorama.
Confort haut de gamme, certes, mais tout en promouvant l’artisanat, la culture et les coutumes locales. Au coeur de leur vision se trouvent des valeurs durables et éco-responsables visant à faire perdurer l’héritage local tout en partageant avec le visiteur ce que la région a de mieux à offrir. C’est un réel échange culturel fait avec respect et finesse. Entouré d’îles, Titilaka permet de s’adonner à divers activités comme la visite en bateau du lacs et de ses îles Uros, Amantani et Taquile, mais également la rencontre de communautés andines, l’exploration de vestiges précolombien, ainsi que des balades en vélo sur les plateaux exceptionnels des Andes.
Quant à l’expérience culinaire, elle est à la hauteur de sa réputation. Un apéritif au coin du feu suivi d’un menu raffiné avec une vue imprenable sur le lac achèvent chaque journée en beauté. Le gaspacho de tomates est simplement délicieux et le risotto de quinoa aux champignons porccini agrémenté d’huile de truffe, est à tomber. Sa formule est all inclusive et aspire à offrir un séjour de luxe grâce à une haute gastronomie, des activités culturelles authentiques et surtout un cadre des plus idylliques.
J’ai expérimenté le Lares trail en direction du Machu Picchu
Le Machu Picchu est une étape inévitable de tout voyage au Pérou. Seulement découvert en 1911 par Hiram Bingham, un chercheur intrépide et déterminé de l’université de Yales, la cité perdue, trésor archéologique Incas, fascine le monde entier depuis plus d’un siècle. Au risque de manquer d’originalité, je me dois, dans une chronique dédiée au Pérou, de couvrir une fois de plus ce lieu archéologique tant médiatisé. Malgré le nombre incalculable d’informations et de documentations disponibles à son sujet, le Machu Picchu demeure une expérience saisissante. Tout dépend néanmoins de l’attitude adoptée et de l’itinéraire choisi. D’aucun préféreront la facilité d’un trajet en transport, d’autres comprendront l’intérêt d’entreprendre un pèlerinage de quelques jours et d’aborder ainsi humblement l’une des sept merveilles du monde. L’Inca Trail représente une route anciennement empruntée par cet empire et aujourd’hui, le trekking de prédilection du grand public. Pourtant, il existe d’autres parcours moins fréquentés dont les attraits sont nombreux. Le Lares Trail traverse des paysages andins à couper le souffle et évite la cohue d’un sentier trop piétiné. Tous les chemins mènent au Machu Picchu, mais seuls les moins connus offrent la possibilité de profiter de l’aura mystique du site. Séduites par l’organisation cinq étoiles de Valencia Travel, on signe pour le Lares Trek, 4 jours de marche dans une nature sauvage où les seules rencontres se font avec les habitants provenant des hameaux confinés entre champs et montagnes.
Un guide averti nous enseigne les propriétés des plantes de la région et nous éclaire sur le mode de vie des autochtones, tandis qu’un chef habile s’occupe de nous concocter chaque jour des menus dignes de grands restaurants. Être en pleine montagne ne semble pas l’empêcher de mettre à l’oeuvre sa créativité et servir entrée, plat et dessert à chaque repas. Valencia défie les règles du camping et relève le challenge d’offrir confort et qualité dans un contexte des plus simples.
Si la randonnée dans les Andes constitue déjà une expérience riche, la visite du Machu Picchu est l’apothéose du séjour, un spectacle inouï d’un autre temps, une œuvre maîtresse de l’ architecture inca. Perchée au sommet d’un piton rocheux, entre deux montagnes et entourée par une rivière en contrebas, la localisation est impensable et la cité, tout simplement sublime. Émue de me retrouver nez à nez avec un tel héritage archéologique, je ressens une infinie gratitude envers Valencia Travel. Ces quelques jours de retraite en montagne auront su me préparer spirituellement à la magie du Machu Picchu afin de la ressentir et non de la consommer.
J’ai retenu les 7 couleurs de la Montagne Vinicunca
Après 15 mois de voyage, 14 pays et 3 continents, j’oserais penser que la nature ne me réserve plus de majeures surprises. Bien sûr, je me trompe. Tel un coloriage fantaisiste de petite fille, la montagne Vinicunca coupe le souffle à tout ceux qui se permettent de remettre en question la grandeur de la déesse péruvienne Pachamama, notre mère nature. La montagne doit son surnom de Rainbow Mountain ou « Montagne aux sept couleurs » à son étrange et fascinant dégradé de minéraux formant un tapis pastel sur le dos de ses sommets. Un tel spectacle se mérite et se préserve. Afin d’en jouir, il faudra affronter les 5200 mètres d’altitude et se battre contre tous les symptômes freinant le pèlerinage. Départ de Cusco à l’aube, c’est en compagnie de l’une des meilleures agences du pays, Valencia Travel, que s’organise cette expédition. Contrairement aux petites compagnies promouvant l’excursion dans les ruelles de la ville, Valencia Travel travaille avec professionnalisme et met en place un service de pointe. Relativement peu connue du grand public, la montagne Vinicunca fascine avec ses étages acidulés et son jeu de couleurs naturel. S’offrir les services d’une agence digne de ce nom permet de profiter de ces paysages hors du commun dans les meilleures conditions possibles. Jaune, rouge, orange, bleu, vert, marron et gris, sept couleurs constituent la palette utilisée pour créer ce phénomène naturel époustouflant. Comme dans un rêve, les couleurs éveillent le regard brouillé par l’altitude et restent gravées dans l’esprit encore et à jamais émerveillé par les trésors de ce pays.
Si vous avez des questions, des conseils ou des suggestions, n’hésitez jamais à me les partager, c’est un voyage improvisé où toute opportunité est bonne à prendre!
J’attends avec impatience vos partages sur la page Facebook de Bazar, via mail (dykmansmarie@gmail.com) ou via Instagram (@choupetamarie). Évitez les lettres et autres cartes postales, il y a de fortes chances que je sois déjà sur la route lors du passage du facteur….
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