C'est à Moscou que Valérie Barkowski vient d'imposer son style aux couleurs chatoyantes du Maroc. Une touche Slow Life au Cafe Tagine dans l'effervescente capitale russe que lui a confié Tatiana Melinkova. Bazar vous y emmène
Le Cafe Tagine est un restaurant marocain dans un quartier populaire du centre de Moscou. La propriétaire, Tatiana Melnikova, a fait appel à des architectes russes, les sœurs Sundukovy pour l’implémentation du lieu. Valérie Barkowski a effectué une mission de consutling et a ensuite créé les détails et l’harmonisation du lieu. Je n’aurais jamais ouvert Tagine si je ne connaissais pas le travail de Valérie. A travers sa vision européenne du Maroc, j’ai perçu une autre facette de Marrakech, bien éloignée des clichés éculés. J’ai donc fait appel à elle pour retrouver l’atmosphère qu’elle réussit à créer par la délicatesse de son goût belge mélangé au délire des couleurs marocaines.
Le moscoude tatiana
A l’image d’une Russie en pleine ébullition, entre modernité et tradition, Moscou est grouillante, multiple et contradictoire. Paradis de la consommation, avec une vie nocturne endiablée, le tourisme s’y développe, en dépit de la propagande antirusse, en partie grâce au taux avantageux du rouble. Avec déjà sept restaurants à son actif, qui visent à mettre en valeur certains quartiers, Tatiana Melnikova a ici développé un nouveau concept. Misant sur la nouveauté d’un restaurant marocain, et sur la possibilité de cuisiner des produits qui peuvent être facilement trouvés à Moscou compte tenu des restrictions. Puisque cuisiner un mezze ou un tajine ne nécessite pas de produits rares et que les épices sont directement importées du Maroc. C’est la touche raffinée que la propriétaire des lieux a voulu mettre en avant au Cafe Tagine. Le Slow Life cher à Valérie Barkowski, ce bonheur calme du moment présent opposé à la vie trépidante de la capitale russe. Ce que Valérie a réussi à traduire avec la volupté de ses coussins et l’atmosphère feutrée du restaurant.
Valérie Barkowski a vécu à Moscou de 1993 à 1996. J’ai adoré y vivre, c’était un moment particulier, juste après le putch et l’ouverture du pays. J’ai aimé apprendre la culture, les gens. Ce sont de très bons souvenirs pour moi et une très belle expérience de vie. Avec le Cafe Tagine, elle fait souffler un air de Marrakech sur la capitale russe. Elle a réalisé tous les textiles, du linge de table en passant par l’habillement des fauteuils et des coussins. J’ai opté pour la sobriété rehaussée de notes vives et pleines de caractère en misant sur l’élégance des couleurs du Maroc. La chaleur brute et spontanée d’un intérieur où l’on goûte à l’ailleurs.
C’est aussi l’art de créer des objets marocains par une européenne pour des européens qui a séduit Tatiana Melnikova. Elle s’est rendue plusieurs fois à Marrakech pour choisir les articles, guidée dans la médina par Valérie. Une collaboration et un partage à distance depuis les chaleurs de Marrakech jusqu’au froid glacial de Moscou avec carte blanche pour la créatrice belge.
Les coussins occupent la vedette, contrastant avec le style dépouillé du lieu. Lorsque vos tenez entre vos mains un coussin créé par Valérie, vous sentez immédiatement des siècles d’histoire arabe autant que l’esthétique minimaliste belge, affirme Tatiana Melnikova. Tous les textiles ont été confectionnés dans les ateliers de Valérie à Marrakech. Car à Moscou on ne trouve ni un textile de bonne qualité ni le savoir-faire qui correspond aux exigences de Valérie. J’apprécie la qualité garantie de ses produits. Je le vérifie chaque soir puisque je ne dors que dans son linge.
un coussinsinon rien
Chaque nouvelle demande est pour Valérie Barkowski une occasion de pousser plus loin son imagination et développer encore sa créativité. Elle saisit chaque opportunité pour concevoir de nouveaux modèles et étoffer encore ses collections, en continuité de ses commandes. Sur la lancée du Cafe Tagine, elle a élargi sa ligne de coussins, patiemment brodés avec tout le savoir-faire de ses artisans. Intemporels, à son image, où rien n’est superflu.
toujours l'amourde la table
Si c’est le street food qu’elle préfère, Valérie Barkowski a, on le sait, cette passion de la table. A Dar Kawa, elle invente sans cesse de nouvelles mises en scène avec les objets chinés dans la médina qu’elle dispose sur ses collections de linge et les nouvelles vaisselles qu’elle déniche ici et là. Car pour elle, on mange autant avec les yeux qu’avec le cœur. Pour jouir pleinement de tout cela, elle organise souvent des déjeuners ou des dîners avec des chefs qu’elle invite. La dernière en date était avec un chef japonais. Si vous envisagez d’inviter Valérie dans le restaurant de ses rêves, réservez sans attendre une table au NOMA à Copenhague. Ce restaurant, qui entretient une philosophie bien particulière, installé dans un ancien entrepôt, est classé comme le meilleur restaurant du monde.